(BFM Bourse) - Le métal précieux perd plus de 2% ce lundi 11 août alors que l'administration Trump pourrait, selon Bloomberg, changer de braquet et exclure tous les lingots d'or des droits de douane. Vendredi, plusieurs médias avaient au contraire rapporté que deux types de lingots seraient frappés par des surtaxes douanières.
Comme souvent avec les droits de douane américains, il est difficile, pour les investisseurs, de savoir sur quel pied danser. A cet égard, l'or est l'un des derniers exemples en date.
Les cours (spot) du métal précieux évoluent en nette baisse ce lundi 11 août, perdant 2,1% à 3.420,10 dollars l'once (31,1 grammes) vers 11h, heure française.
Les investisseurs attendent "des précisions de l'administration Trump sur sa politique tarifaire concernant les lingots d'or", souligne John Plassard, de Cité gestion.
"Cette incertitude fait suite à l'annonce vendredi dernier d'une décision des douanes américaines (US Customs and Border Protection) selon laquelle les lingots d'or de 1 kilogramme et 100 onces seraient soumis à des droits de douane, contrairement aux attentes des investisseurs qui pensaient que les métaux précieux seraient exemptés", ajoute-t-il.
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Des perturbations de marché redoutées
Vendredi, plusieurs médias ont en effet rapporté que ces deux types de lingots ne seraient pas exemptés de droits de douane. Ce qui aurait provoqué d'importantes perturbations.
"Cela pose un problème pour le marché mondial de l'or, qui utilise les contrats à terme du Comex (une Bourse des matières premières à New York spécialisée dans les métaux et l'énergie, NDLR) pour couvrir ses positions, en partant du principe qu'il peut facilement importer du métal dans les entrepôts Comex aux États-Unis afin de régler physiquement les contrats si nécessaire", explique UBS.
"Les droits de douane augmentent les coûts de ce processus, et comme la majeure partie des capacités de raffinage se trouve en Suisse, qui est soumise à des droits de douane américains de 39%, ces coûts seraient assez élevés", poursuit la banque suisse.
Ces annonces avaient propulsé les cours du métaux précieux à de nouveaux records à New York.
Mais les États-Unis pourraient changer de braquet. Les agences Reuters et Bloomberg, citant chacune des "sources officielles" à la Maison Blanche, ont rapporté que l'administration Trump comptait émettre "dans un futur proche" un décret qui clarifierait "une désinformation" sur les droits de douane frappant les lingots d'or. Comme l'explicite Bloomberg, cela revient à suggérer que tous les lingots d'or échapperaient aux droits de douane américain.
Des perspectives haussières
D'où la baisse des cours de l'or qui s'observe donc ce lundi. "Néanmoins, tant qu'il n'y aura pas de confirmation explicite que les lingots d'or relèvent de la catégorie des transactions exonérées de droits de douane, comme cela avait été suggéré en avril, les marchés resteront probablement quelque peu nerveux", commente UBS.
La banque suisse juge toutefois qu'au-delà de la récente volatilité des cours due aux atermoiements de Washington sur les droits de douane, les perspectives restent "bullish" (haussières) sur l'or.
"Les baisses de taux (de la part de la Réserve fédérale américaine, la Fed, NDLR) qui se profilent au cours de l'année, dans un contexte d'affaiblissement des données économiques américaines, sont de nature à soutenir la hausse des cours de l'or à l'avenir", écrit-elle.
Contrairement aux actions (avec des dividendes) et aux obligations (avec des coupons), l'or ne produit pas de revenus. Son cours est en conséquence soutenu par une baisse (ou une moindre hausse) des taux d'intérêt, toutes choses égales par ailleurs, car il devient alors de plus en plus intéressant d'investir son argent dans de l'or plutôt que de le placer.
Depuis le début de l'année, l'or s'adjuge quasiment 30%, l'essentiel de cette hausse s'étant produit entre janvier et mai. Les cours du métal précieux ont été portés par les aléas provoqués par les droits de douane, les inquiétudes entourant la vigueur de l'économie américaine et plus globalement les incertitudes géopolitiques.