(BFM Bourse) - L'équipementier sportif a publié une hausse surprise de ses revenus au titre du premier trimestre de son exercice décalé. Le signe que le virage de son directeur général Elliot Hill, commence à prendre forme.
Nike retrouve un peu de son élan perdu, après de nombreux trimestres difficiles. Le groupe à la virgule a souffert ces dernières années, pénalisé notamment par les décisions de sa précédente direction.
L'équipementier sportif avait décidé de réorienter ses ventes des distributeurs généralistes ("wholesale") vers ses propres canaux de distribution. Ce virage est allé très loin, amenant la société à s'aliéner certains partenaires historiques, comme Macy's.
Les revenus de la société en ont pâti. Sur le dernier exercice complet clos en mai dernier, le chiffre d'affaires de Nike a chuté de 10%. L'action, elle, a souffert. Sur trois ans, l'action Nike dévisse de 18% quand le rival allemand Adidas bondi de plus de 50%.
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Une transition en progrès
Tiré de sa retraite il y a un peu près un an pour sortir le groupe de l'ornière, le directeur général, Elliott Hill, un vétéran de la société, s'est attelé à rectifier le tir.
Sous sa houlette, Nike a, par exemple, repris la vente directe sur Amazon. En août dernier, les sneakers de la société états-uniennes ont refait surface en tête de gondole chez Foot Locker, ce qui n'était pas arrivé depuis deux ans, selon Matthew Boss, un analyste de JPMorgan cité par Bloomberg.
Il a également décidé de réduire les stocks pour faire la place à de nouvelles gammes et a décidé de recentrer la société sur le sport, notamment le running, après que Nike soit allé trop loin dans le lifestyle.
Cité par Bloomberg, Elliott Hill a expliqué que la société avait refaçonné ses trois catégories de produits phares dans le running à savoir les franchises Vomero, Pegasus et Structure.
Les initiatives lancées par le directeur générale de Nike semblent commencer à payer. C'est tout du moins ce que suggèrent les comptes trimestriels livrés par le rival d'Adidas, mardi soir après la clôture de Wall Street.
"Nike a montré des progrès dans sa transition, avec des ventes au premier trimestre supérieures aux prévisions", résume UBS.
Sur le trimestre allant de juin à fin août, les revenus ont progressé de 1% en données publiées, et reculé de 1% en données comparables, à 11,7 milliards. La société a nettement dépassé le consensus (la prévision moyenne des analystes) Visible Alpha cité par Bank of America et logé à 11 milliards de dollars.
Encore des progrès à accomplir
L'entreprise a souffert en Chine où ses ventes ont reculé de 9%, alors qu'elles ont cru de 4% en Amérique du Nord et de 6% dans la région "Europe, Afrique et Moyen Orient".
Le bénéfice par action, a reculé de 30% à 49 cents, dépassant toutefois nettement les 28 cents du consensus.
"Nike a obtenu de meilleurs résultats, en grande partie grâce à une collaboration plus étroite et au renforcement de ses relations avec ses partenaires distributeurs ", a déclaré à Bloomberg Neil Saunders, directeur général de GlobalData.
"Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour optimiser les ventes et éroder les relations étroites que les concurrents ont établies", a-t-il ajouté.
David Swarz, analyste chez Morningstar, voit "les signes d'un come back" mais ajoute que "la ligne d'arrivée reste encore loin".
Elliott Hill ne dit d'ailleurs pas l'inverse. "Même si nous enregistrons des victoires, nous avons encore du travail à accomplir pour mettre tous les sports, toutes les zones géographiques et tous les canaux sur la même voie, alors que nous gérons un environnement opérationnel dynamique", a déclaré le dirigeant cité dans un communiqué.
À Wall Street, les investisseurs saluent la publication. L'action Nike prend 4,5%, ce mercredi en préouverture.
Nike a par ailleurs relevé son estimation d'impact des droits de douane, pour la porter à 1,5 milliard de dollars au titre de l'exercice en cours, contre 1 milliard de dollars précédemment. Une importante partie de la production de la société est localisée au Vietnam et en Chine.