(BFM Bourse) - La compagnie aérienne à bas coût s'attend à transporter 183,5 millions de personnes pour son exercice clos en mars prochain en raison de retards de livraisons d'avions Boeing. Les prévisions pour la période estivale font par ailleurs état d'un environnement tarifaire qui s'affaisse. L'action souffre à la Bourse de Dublin.
Ryanair échoue à accentuer son bon début d'année en Bourse. Comme l'ensemble des compagnies aériennes, le groupe a bénéficié de la vigueur de la demande de voyages, ce qui lui permet d'afficher une progression de près de 30% depuis le 1er janvier.
Mais la publication des résultats du premier trimestre de l'exercice 2023-2024, clos en mars prochain, est sanctionnée par les investisseurs. A la Bourse de Dublin, l'action de la compagnie irlandaise à bas coût chute de 4% à 15,83 euros vers 15h.
Bénéficiant d'une base de comparaison très favorable, l'entreprise dirigée par l'inénarrable Michael O'Leary a, certes, publié des résultats en forte hausse, et même supérieurs aux attentes. Les revenus sur la période allant d'avril à fin juin ont bondi de 40% à 3,65 milliards d'euros, grâce à une bonne période pascale. Le chiffre d'affaires du premier trimestre 2022-2023 avait, lui, été pénalisé par des réservations en berne en raison des répercussions de la guerre en Ukraine.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Des perspectives "prudentes"
Le résultat net part du groupe s'est établi à 663 millions d'euros soit près de quatre fois plus que sur la même période de l'exercice 2022-2023. Et davantage que les quelque 620 millions d'euros anticipés par les analystes, selon un consensus cité par la banque Stifel.
Mais du côté des perspectives, Ryanair a été contraint d'abaisser sa prévision de passagers transportés pour l'ensemble de l'exercice en cours, attendant désormais 183,5 millions de personnes contre 185 millions précédemment. La compagnie aérienne à bas coût a invoqué des retards de livraisons d'avions de la part de Boeing au printemps ainsi qu'à l'automne prochain pour justifier cette révision.
Au-delà, Stifel souligne que les perspectives livrées par la société sont "plutôt prudentes". Ryanair explique que les réservations pour le deuxième trimestre, c'est-à-dire la période allant de juillet à septembre, sont "robustes". Mais l'entreprise constate également "un fléchissement" de l'environnement tarifaire depuis la "fin juin-début juillet".
Une certaine prudence qui peut donc inciter les investisseurs à prendre leurs bénéfices sur le titre.
Craintes dues aux incendies en Grèce?
Danni Hewson, cheffe de l'analyse financière chez AJ Bell, relie de son côté la baisse de l'action, avec celles d'autres compagnies aériennes, aux incendies qui ravagent la Grèce, destination touristique phare de l'été.
"Les témoignages de vacanciers obligés de quitter les hôtels et de dormir dans des salles de sport ou dans la rue pourraient inciter d'autres personnes à réfléchir à deux fois avant de réserver des séjours de dernière minute, de peur d'être elles aussi prises dans le chaos", souligne-t-elle.
Outre Ryanair, easyJet abandonne 2,9% à la Bourse de Londres et, sur la même place boursière, Wizz Air, compagnie hongroise à bas coût, perd 4,8%.
La baisse des actions de ces compagnies aériennes "suggèrent que les investisseurs craignent qu'elles n'atteignent pas les prévisions de bénéfices à court terme et qu'elles encourent des coûts supplémentaires en raison des vols de rapatriement qu'elles devront effectuer pour ramener les clients chez eux", poursuit Danni Hewson.
A Paris, Air France-KLM résiste bien (-0,56%) possédant évidemment un réseau bien plus large et diversifié que les compagnies low-cost.