(BFM Bourse) - A fin mars les dépôts de l'établissement de San Francisco ont fondu de 40% en l'espace de trois mois, à 104,7 milliards de dollars. Son action s'effondre et la banque va se restructurer.
C'est l'une des banques américaines qui restent sous étroite surveillance du marché. A la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) en mars, les investisseurs (et les déposants) ont redouté que d'autres établissements régionaux souffrent des mêmes maux que la banque californienne. Ce qui s'est traduit par des transferts importants de dépôts des plus petits établissements vers les plus grands, jugés plus solides.
Basée à San Francisco, First Republic Bank a été touchée de plein fouet par ces craintes, au point de nécessiter, en mars, l'intervention de onze grandes banques qui sont venues déposer 30 milliards de dollars dans ses comptes. Une façon de tenter de rassurer le marché pour éviter une contagion.
Les résultats financiers de l'établissement, publiées dans la nuit de lundi à mardi, rallument toutefois les craintes des investisseurs, avec une hémorragie encore plus forte qu'anticipé par les analystes.
Des effectifs qui vont être compressés
Sur les trois premiers mois de 2023, First Republic Bank a perdu plus de 70 milliards de dollars de dépôts, (72 milliards), soit 40% du total, les dépôts s'établissant à 104,5 milliards de dollars à fin mars contre 176,44 milliards de dollars à fin décembre. Sondés par Bloomberg, les analystes s'attendaient à une fonte de "seulement" 41 milliards de dollars sur le trimestre.
Précisons, de plus, que les quelques 104,5 milliards de dollars de dépôts de la fin mars incluent les 30 milliards octroyés par les grandes banques américaines qui ont volé à la rescousse de First Republic Bank. Par ailleurs, son bénéfice a chuté de 37% sur un an pour s'établir à 229 millions de dollars.
Sans surprise le marché n'a guère apprécié. A Wall Street, dans les échanges électroniques suivant la clôture du marché, l'action First Republic s'est effondrée de 22%.
Ces mauvais résultats font d'autant plus tâche d'huile qu'ils succèdent à ceux des grandes banques américaines qui, dans l'ensemble, se sont avérés robustes, en particulier ceux de JPMorgan.
First Republic a toutefois indiqué que la fuite des dépôts s'était nettement apaisée en avril. Les dépôts totaux de la banque de San Francisco se sont inscrits à 102,7 milliards de dollars au 21 avril, soit une baisse limitée, de 1,7% par rapport à fin mars.
Au vu de ses difficultés, l'établissement californien a décidé de prendre plusieurs mesures draconiennes, notamment sur sa base de coûts. La banque prévoit de supprimer 20% à 25% de ses effectifs au deuxième trimestre et compte stopper ses projets et activités jugées non essentielles. Elle compte également réduire la taille de son bilan en réduisant notamment les prêts.