(BFM Bourse) - Contre la tendance, Valeo évolue en forte hausse à la Bourse de Paris, après l'annonce, hier après bourse, d'un plan de réduction d'effectifs destiné à lui permettre de « faire face à la forte chute de la production automobile ».

L'action Valeo progresse de près de 5%, à 11 euros, et signe un des meilleurs scores du marché parisien.

L'équipementier prévoit de supprimer quelque 5 000 emplois, dont 1 600 en France et 1 800 dans les autres pays d'Europe. Fin novembre, Valeo employait 54 000 personnes, dont 15 400 dans l'Hexagone. Ce « plan d'adaptation [des] effectifs » a été transmis hier au comité d'entreprise européen de la société, et fera prochainement l'objet d'une consultation des partenaires sociaux.

Chiffre d'affaires en baisse et marge négative Comme son compatriote Faurecia, qui a récemment décidé de supprimer 1 215 emplois dans ses activités de sièges en France, Valeo pâtit de la crise du secteur automobile et des fermetures d'usines de ses principaux clients constructeurs. Compte tenu de la chute de la production automobile mondiale, la direction du groupe vise désormais un chiffre d'affaires en baisse d'environ 25% au quatrième trimestre, et une marge opérationnelle négative pour la même période. Sur l'année, la marge devrait plafonner à 2.6%, contre un précédent objectif d'environ 3.3%.

« Ce profit warning n'est pas une surprise compte tenu des niveaux de production extrêmement bas constatés ces dernières semaines chez l'ensemble des constructeurs automobiles », commentent les analystes de CM-CIC Securities. Le broker a révisé à la baisse son estimation de chiffre d'affaires 2008, de 9.1 à 8.8 milliards d'euros, et ramené sa prévision de marge de 3 à 2.6%. « Toute l'incertitude concerne 2009 mais les commentaires de Valeo, qui pour l'instant dit ne pas anticiper d'amélioration par rapport aux niveaux de production de cette fin d'année, confortent à ce stade nos anticipations d'une baisse du chiffre d'affaires de 18% en 2009 », ajoute le courtier.

En marge de l'avertissement et de la présentation du plan de licenciement, Thierry Morin, PDG, a assuré que Valeo disposait « des ressources financières adéquates et [n'avait pas] d'échéance de remboursement de dette significative avant janvier 2011 ». C'est « la seule satisfaction », commente CM-CIC Securities.