(BFM Bourse) - L'entreprise allemande a abaissé sa prévision de marge opérationnelle pour 2024 en raison d'une charge additionnelle de 1,7 milliard d'euros liée notamment à un projet de fermeture d'un site belge. Mais l'action ne réagit guère et les analystes apprécient la volonté de serrer les coûts.
Alors que les avertissements sur résultats en France, notamment ceux d'Airbus ou de Dassault Systèmes, ont été sanctionnés par le marché, celui de Volkswagen passe relativement inaperçu. L'action du constructeur automobile de Wolfsburg prend même 0,4% à 112,90 euros en début d'après-midi ce mercredi.
Le groupe allemand a pourtant abaissé mardi sa prévision de marge opérationnelle pour 2024, tablant sur un taux situé entre 6,5% et 7% contre 7% à 7,5% précédemment.
Cette révision de perspective est liée à une charge additionnelle de 1,7 milliard d'euros sur le résultat opérationnel elle-même due à différents éléments, notamment des effets de changes dans le cadre de la déconsolidation de Volkswagen Bank Rus, une entité russe, ainsi que l'arrêt de l'activité de production de turbines à gaz chez sa filiale Man Energy Solutions.
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Vers la fermeture du site bruxellois d'Audi
Mais l'élément qui pèse le plus demeure certainement l'annonce d'une potentielle fermeture d'un site bruxellois de sa filiale Audi qui a été annoncé mardi soir. Ce site, qui emploie 3.000 personnes selon Bernstein, produit la famille de véhicules de SUV électriques Audi Q8 e-tron, pour laquelle la demande s'affaiblit.
Conformément à la loi belge, Volkswagen a lancé une consultation avec les partenaires sociaux pour "développer une solution" sur ce site. "À l'issue de ce processus, le site peut notamment être fermé", a prévenu la société allemande.
"Les dépenses attendues en raison d'utilisations alternatives ou d'une fermeture d'usine, qui devraient être comptabilisées au troisième trimestre, en conjonction avec les autres dépenses non planifiées du groupe Volkswagen, auront un impact significatif sur le résultat d'exploitation du groupe Volkswagen au cours de l'exercice 2024", a poursuivi l'entreprise.
Audi, le grand problème de Volkswagen
Bernstein estime que sur les 1,7 milliard d'euros de charges annoncées par Volkswagen, 1,3 milliard d'euros sont induits par la potentielle fermeture de ce site.
"Toute réduction de la base de coûts élevée de Volkswagen en Europe est susceptible d'être bien accueillie par le marché. Il s'agit de l'un des sites de production les plus coûteux du groupe", écrit la banque.
"Le groupe Volkswagen a longtemps eu du mal à rentabiliser le site de Bruxelles", ajoute-t-elle, soulignant que cette usine n'a produit que 11.680 véhicules sur les cinq premiers mois de 2024, en baisse de 2,7% sur un an. Selon Stifel, la production à Bruxelles s'élevait, en 2012, à environ 120.000 véhicules.
La banque souligne que chez Volkswagen, Audi demeure "la préoccupation la plus importante des investisseurs" , la marque premium ayant notamment pâti de soucis de production et d'importants reports de nouveaux modèles, ces dernières années.
"En 2012, Audi a généré une marge opérationnelle de 12,3% et a contribué à hauteur de 35% au résultat opérationnel du groupe. Au premier trimestre 2024, la marge opérationnelle est tombée à 3,4%", expose l'établissement.
Stifel note par ailleurs que la nouvelle cible de rentabilité 2024 de Volkswagen (6,5% à 7% de marge opérationnelle donc) s'avère en réalité en ligne avec le consensus, qui s'établit à 6,8% pour 2024.
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