(BFM Bourse) - La banque canadienne a initié sa couverture à "surperformance" sur la société spécialisée dans les services aux collectivités, mettant en avant ses performances sur les coûts mais aussi ses avancées technologiques.

Né le 1er février 2022 du rachat de la majeure partie des activités internationales de Suez le "nouveau Veolia" semble en avoir dans le ventre. Tout du moins du point de vue des analystes, majoritairement à l'achat sur le dossier (13 sur 16, selon investing.com). Car le cours, lui, a reculé de 7,7% environ depuis la création de ce "nouveau Veolia", qui avait marqué l'épilogue d'un dur bras de fer avec la direction de Suez.

L'ex-Compagnie générale des eaux peut-elle redresser la barre? Royal Bank of Canada croit en tout cas dans le potentiel de la société spécialisée dans les services aux collectivités. La banque canadienne a initié sa couverture sur Veolia ce lundi à "surperformance" avec un objectif de cours de 37 euros ce qui accorde un potentiel d'environ 25% à l'action au cours de clôture de vendredi.

A la Bourse de Paris, l'action Veolia prend un peu de terrain, gagnant 1,5% en début d'après-midi.

Les coûts dans l'ADN

Royal Bank of Canada met en avant les gains d'efficience sur les coûts que la société réalise chaque année, attendant plus de 350 millions d'euros d'économies par an jusqu'en 2027. La banque cite Estelle Brachlianoff, la directrice générale de Veolia, qui déclare que "les réductions de coûts sont notre ADN".

Royal Bank of Canada estime que l'ensemble des efforts sur les coûts réalisés par Veolia devraient permettre à la marge brute d'exploitation (Ebitda) d'augmenter de 170 points de base, soit 1,7 point de pourcentage, d'ici à 2027. Ce qui alimenterait une progression du bénéfice par action de 12% en moyenne par an sur la période 2024-2027.

Les réductions de coûts de Veolia "restent essentielles pour le modèle commercial, Veolia partageant les économies d'efficacité à long terme avec ses clients (le taux de rétention des gains réalisés par Veolia est de 30% à 50%). Veolia vend "donc de l'efficacité" et pas du "cost-cutting". Il s'agit d'un élément clé du service offert par Veolia à ses clients, qui détermine implicitement le pouvoir de fixation des prix et les taux de renouvellement", explique Royal Bank of Canada.

La banque calcule que les gains sur les coûts (en incluant également les synergies réalisées dans le cadre du rachat des activités de Suez) représenteront 43% de la croissance de l'Ebitda à l'horizon 2027 (avec une cible de plus de 8 milliards d'euros de cet indicateur à cet horizon).

Cet atout sur les coûts est assez régulièrement mis en avant par les bureaux d'études. C'est le moins le cas des avantages technologiques de la société.

Eliminer les "polluants éternels"

Royal Bank of Canada explique que Veolia compte générer d'ici à 2027 70% de sa croissance sur 30% de ses métiers les plus prometteurs, à savoir le traitement des déchets dangereux, les services énergétiques et les équipements de pointes pour le traitement de l'eau ("water technologies and solutions"). Ce que Royal Bank of Canada qualifie de "boosters".

Pour accélérer sa croissance dans ces technologies critiques, Veolia peut compter sur l'efficacité de sa R&D, juge Royal Bank of Canada , avec 4.400 brevets déposés et 550 technologies propriétaires. "Il s'agit notamment de technologies uniques telles que les membranes de filtration de l'eau et les solutions pour l'élimination des PFAS (" les polluants éternels")", avance Royal Bank of Canada.

La banque juge que ces atouts technologiques sont "sous-estimés dans ces sous-secteurs techniquement exigeants et qu'ils restent essentiels pour surpasser des concurrents plus petits sur des marchés en expansion, mais très fragmentés", explique l'établissement.

Ce qui apporte un avantage concurrentiel à une valeur jugée par ailleurs "très défensive" par la banque canadienne avec 70% de son activité dans des métiers peu liés à la conjoncture économique.

Veolia publiera ses indicateurs de performance du troisième trimestre le 7 novembre.