(BFM Bourse) - L'action du constructeur automobile a regagné plus de 68% depuis le 1er janvier, permettant à Elon Musk de redevenir l'homme le plus riche au monde. Le titre a bénéficié d'un regain d'appétit pour les valeurs dépréciées mais aussi de signaux rassurants sur la demande.

Elon Musk a retrouvé sa couronne d'homme le plus riche du monde. L'homme d'affaires, entrepreneur et propriétaire de Twitter est repassé dans la nuit de lundi à mardi devant Bernard Arnault dans le classement en temps réel de Bloomberg, avec un patrimoine net évalué à 187 milliards de dollars, contre 185 milliards pour le PDG de LVMH. Depuis le début de 2023, la fortune d'Elon Musk a regagné 50,1 milliards de dollars contre 23 milliards pour Bernard Arnault.

Le parcours récent de l'action Tesla n'est évidemment pas étranger à la remontée en flèche du milliardaire, qui est aussi directeur général du constructeur automobile. Même s'il s'est défaussé à plusieurs reprises d'actions Tesla en 2021 et 2022, Elon Musk possède encore plus de 13% du capital du numéro un des véhicules électriques, ce qui représente environ 85 milliards de dollars.

Or sur l'ensemble de 2023, l'action Tesla a repris 68,6%, une progression qui culmine même à environ 90% en prenant un point bas le 5 janvier. En parallèle, LVMH, malgré la réouverture de la Chine et des bénéfices annuels record, ne gagne "que" 17% depuis le 1er janvier.

Accalmie sur les valeurs de croissance

Évidemment l'envolée de Tesla mérite d'être relativisée. Pénalisé par de nombreux facteurs, dont la crainte que la gestion de Twitter par Musk se répercute négativement sur l'image et les performances du groupe automobile, Tesla avait vu son cours plonger l'an passé. Sur un an, l'action perd encore d'ailleurs près de 30%.

Le rebond reste toutefois palpable. Tesla a été porté par la reprise des marchés sur ce début d'année qui a profité à bon nombre d'actions qui avait été malmenées en 2022, les investisseurs revenant sur les valorisations à la casse. C'est le cas par exemple en France de l'équipementier automobile Faurecia, en hausse de 50% depuis le début de l'année, après avoir accusé la sixième plus forte baisse du SBF 120 en 2022 (- 62,7%).

En outre, les espoirs d'une accalmie prochaine sur les hausses des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine a soutenu les valeurs technologiques, auxquelles Tesla est souvent assimilé. En raison de leurs importantes valorisations, ces titres de croissance sont très sensibles aux anticipations de taux.

Une demande bien orientée

Mais le rebond de Tesla n'est probablement pas dû qu'à des phénomènes de marché. Le groupe, qui avait taillé dans ses prix en Europe et aux Etats-Unis pour soigner ses volumes début janvier, a envoyé des signaux rassurants sur la demande. Ce alors qu'il est censé tenir un objectif ambitieux de croissance annuelle moyenne de ses livraisons de 50% à moyen terme, qu'il a d'ailleurs raté en 2022.

Elon Musk avait expliqué, fin janvier que les baisses de tarifs avaient créé une réelle différence, soulignant que les commandes du mois de janvier avaient représenté environ le double de sa production. Il avait également laissé entendre que la production mondiale du groupe pourrait tutoyer les 2 millions de véhicules cette année.

Les consommateurs semblent avoir effectivement suivi. Au point que Tesla, a, selon UBS, dû ajuster à la hausse les prix aux Etats de ses Model 3 et Model Y. La banque suisse souligne ainsi "la forte réponse" de la demande dans le pays à la suite des baisses de tarifs de janvier.

Même schéma en Chine où Tesla a également, selon Reuters, commencé à très légèrement augmenter les tarifs de la Model Y. Dans une récente note, le bureau d'études Wedbush a estimé que le groupe américain commençait tout juste à bénéficier d'une accélération des ventes de véhicules électriques dans la deuxième économie mondiale, notant que les consommateurs chinois favorisaient les produits de Tesla au détriment de ceux des acteurs locaux comme BYD ou XPeng.

Une journée investisseurs mercredi soir

"Nous nous attendons à ce que les constructeurs traditionnels aient des difficultés à rentabiliser leurs véhicules électriques dans cet environnement de marché hautement concurrentiel, étant donné l'avantage de la structure de coûts de Tesla par rapport à ses homologues mondiaux", souligne de son côté UBS.

Au-delà de la Chine, "nous pensons qu'il existe une forte demande pour les produits Tesla, même face à une concurrence accrue sur les véhicules électriques", estime de son côté Tom Narayan, analyse chez Royal Bank of Canada, cité par Bloomberg.

Dernièrement, l'action est sur une bonne tendance, avec une progression de 5,5% lundi et une petite hausse de 0,5% ce mardi en début de séance. Le Wall Street Journal évoque la possibilité que les opérateurs de marché achètent le titre en amont d'un important évènement à savoir la tenue, mercredi soir, d'une journée dédiée aux investisseurs.

Dans une note publiée fin janvier, UBS s'attendait à ce que cet évènement constitue un catalyseur pour l'action, avec potentiellement des annonces d'une nouvelle plateforme et d'un nouveau véhicule avec un prix inférieur à 30.000 dollars qui "pourrait plus que doubler" le marché adressable de Tesla. Citée par Barron's, Barclays redoute néanmoins que le marché "vende la nouvelle" jeudi, séance qui suivra le jour de l'annonce.