PARIS (Reuters) - Confronté à une "réduction violente" de ses ventes, Peugeot Citroën Automobiles annonce la suppression de 3.550 emplois en France dont 850 à Rennes, sous la forme de départs volontaires.

Ce programme s'ajoute aux mesures de réduction des coûts, de diminution de la capacité des usines et de chômage partiel déjà entreprises, explique le constructeur dans un communiqué.

L'automobile est le secteur le plus touché par la crise économique et financière après la finance et PSA prédit un nouveau recul du marché européen de 17% au quatrième trimestre et de 10% en 2009.

Un premier projet de 2.700 suppressions de postes et de redéploiement d'effectifs entre les différents sites du groupe, sera présenté au comité central d'entreprise de Peugeot Citroën Automobiles le 2 décembre, sur "la base de départs volontaires", précise le constructeur. La diminution des effectifs concerne "tous les sites et toutes les directions du groupe".

A Rennes un deuxième projet sera présenté au CE du site rennais à une date ultérieure et prévoit le départ volontaire de 850 ouvriers, ce qui porterait les réductions d'effectif à 3.550.

Le groupe PSA avait, fin 2007, 208.000 salariés dans le monde dont 114.000 en France.

LA PÉRENNITÉ DU GROUPE EN JEU

Le groupe met en en avant la "forte sous-activité de plus de 20%" du site de Rennes dédié aux modèles moyen et haut de gamme. "Le segment (moyen et haut de gamme) est structurellement en baisse. Le problème est conjoncturel mais aussi structurel", a précisé un porte-parole.

Outre les réductions d'effectifs, PSA prévoit le redéploiement d'environ 900 ouvriers polyvalents de Rennes sur d'autres sites. "L'avenir du site de Rennes n'est nullement en question", fait toutefois savoir le groupe.

Vers 14h00 l'action PSA perd 3,90% à 12,80 euros, sousperformant l'indice européen de l'automobile en recul de 1,89% au même moment.

Le projet "intervient dans un contexte de crise financière et industrielle qui touche l'ensemble de l'économie et qui a entrainé une réduction violente des volumes, en particulier au troisième et quatrième trimestres 2008, sur les principaux marchés européens (de l'ordre de -17% au 4e trimestre)".

"Cette récession va se poursuivre en 2009 (prévision au minimum d'au moins -10%)", prédit PSA.

Jean-Luc Vergne, directeur des ressources humaines du constructeur cité dans le communiqué, estime que "le pire serait de ne rien faire". "Cela pourrait, à terme, remettre en cause la pérennité du groupe et ses 200.000 emplois", dit-il.

Le journal Les Echos écrit par ailleurs jeudi que Peugeot devrait arrêter pendant un mois son usine de Sochaux, le plus grand site industriel de France, afin de résorber ses stocks.

Nathalie Meistermann, édité par Jacques Poznanski

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