par Matthias Blamont
PARIS (Reuters) - PSA Peugeot Citroën confirme les objectifs de son plan stratégique "CAP 2010" en dépit du ralentissement des marchés automobiles mondiaux.
"Dans une conjoncture nettement plus difficile que ce qui était prévu lors de l'élaboration du plan, je maintiens nos objectifs. Il nous reste maintenant un peu plus de deux ans pour réussir", a déclaré Christian Streiff, président du directoire du constructeur, lors d'un discours prononcé à l'occasion du début du Mondial de l'automobile.
PSA veut vendre en 2010 plus de quatre millions de véhicules et afficher une marge opérationnelle comprise entre 5,5 et 6%. En 2007, la marge a atteint 2,9%.
Le secteur automobile affronte néanmoins une période qualifiée par les spécialistes de particulièrement tendue.
Avec en toile de fond un pétrole cher et des matières premières aux valeurs élevées, les immatriculations en Europe ont reculé de 3,9% sur les huit premiers mois de 2008. Proche d'un plus bas de 15 ans, le marché américain est en passe de signer une troisième année consécutive de baisse tandis que les pays émergents, considérés jusqu'ici comme un solide relais de croissance, commencent à s'essouffler.
"Le contexte est difficile", a reconnu Christian Streiff. "Il y a des incertitudes sur la croissance et le pouvoir d'achat, des incertitudes liées à la crise financière et des défis liés à l'évolution des attentes des consommateurs qui veulent à juste raison s'adapter à une énergie plus chère, avec une prise de conscience forte de la question environnementale."
Le grand concurrent français de PSA, Renault, a tempéré les ambitions de son plan "Contrat 2009" en juillet. S'il vise toujours une marge opérationnelle à 6% l'an prochain, il n'envisage plus que de vendre quelque trois millions de véhicules, contre 3,3 millions prévus initialement.
En Allemagne, Daimler a démenti mercredi des rumeurs d'avertissement sur résultats.
En Bourse, bon nombre d'opérateurs se débarrassent des actions de constructeurs. Selon certains d'entre eux, au contexte économique morose s'ajoute la crainte d'un nouveau "credit crunch" qui viendrait fragiliser les opérations de refinancement des filiales captives des groupes automobiles.
Depuis le 1er janvier, l'action PSA recule de près de 50%. Renault perd plus de 55%.
"ATOUTS MAJEURS"
Christian Streiff s'est néanmoins voulu optimiste. "PSA a pris la mesure de ces défis et les aborde avec confiance grâce à des ajouts majeurs", a-t-il souligné avant de citer, outre le plan CAP 2010, la richesse des gammes Peugeot et Citroën et la force du groupe tirée des nombreux modèles "propres", des voitures aux émissions de dioxyde de carbone réduites et avantagées par une réglementation européenne plus stricte.
"Nous travaillons (également) sur un véhicule électrique polyvalent (hybride, ndlr) plus abordable qu'un véhicule électrique pur. Et nous poursuivons les recherches sur la pile à combustible", a-t-il encore expliqué, sans donner de calendrier précis.
Christian Streiff a également indiqué que la mise en place des réductions de coûts prévues par CAP 2010 avait permis d'économiser "environ deux milliards d'euros sur 18 mois."
Evoquant la poursuite de ce réductions de coûts, le dirigeant a ajouté qu'il attendait "de grands progrès à un horizon très proche."
Edité par Jacques Poznanski
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