par Matthias Blamont et Helen Massy-Beresford
PARIS (Reuters) - PSA Peugeot Citroën examinera des "opportunités de croissance externe" pour conforter son développement et communiquera davantage sur sa stratégie lors de la présentation de ses semestriels en juillet, déclare son nouveau président du directoire.
Philippe Varin, ancien directeur général du sidérurgiste anglo-néerlandais Corus, est à la tête du constructeur automobile depuis le 1er juin. Il remplace Christian Streiff, démis de ses fonctions par le conseil de surveillance le 29 mars.
Le dirigeant aura pour mission de redresser les comptes de PSA au moment où, pour une très large majorité de spécialistes, le secteur automobile traverse l'une des crises les plus violentes de son histoire, et de placer la société "parmi les gagnants" lors de la reprise.
"Au cours des semaines qui viennent de s'écouler, j'ai approfondi ma connaissance du groupe et de ses équipes (...) Tout ce que j'ai vu et entendu me fait penser que, dans le contexte d'un groupe indépendant, PSA Peugeot Citroën a les moyens de retrouver le niveau des meilleurs", a-t-il dit lors d'une première intervention publique devant l'assemblée générale annuelle.
"La moitié de la planète continuera à connaître un fort développement économique et un besoin en mobilité croissant. Il est essentiel que le groupe renforce sa présence sur ces marchés porteurs", a-t-il expliqué. "Pour être plus global plus vite, nous n'hésiterons pas, si la croissance interne ne suffit pas, à saisir toutes les opportunités de croissance externe et de partenariat."
PSA entretient des coopérations industrielles avec plusieurs grands constructeurs dont le japonais Mitsubishi et l'italien Fiat. Il s'est montré hostile à des alliances capitalistiques à plusieurs reprises arguant du bien-fondé de son modèle indépendant.
De nombreux analystes spéculent toutefois depuis des mois sur un rapprochement approfondi avec Fiat, lequel a récemment échoué à reprendre la marque allemande Opel cédée par l'américain General Motors.
Un mariage Fiat-PSA donnerait naissance au numéro un européen en volumes de ventes devant Volkswagen à l'heure où la "taille critique" est considérée comme un atout maître pour survivre à la crise.
VIGILANCE
Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos mardi, Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance, a affirmé que la famille Peugeot, qui contrôle près de 30% de la société, était prête à étudier des rapprochements à condition qu'elle reste actionnaire de référence.
Philippe Varin a refusé de mentionner quels dossiers étaient actuellement à l'étude, indiquant seulement que d'autres coopérations industrielles interviendraient pour faire diminuer les coûts de développement et que la société donnerait davantage de détails sur sa stratégie fin juillet lors de la présentation de ses résultats semestriels.
"Les changements au directoire signalent un changement de position au sein de la famille Peugeot et je ne serai pas surpris si l'on apprenait qu'il y a des discussions entre PSA et un groupe asiatique, américain ou européen", observe David Arnold, analyste auprès de Credit Suisse.
Philippe Varin n'est pas revenu sur les perspectives financières du groupe. En perte en 2008, PSA ne prévoit pas de renouer avec les profits avant 2010 compte tenu de l'environnement économique.
Roland Vardanega, président du directoire par intérim entre fin mars et fin mai, a néanmoins fait valoir que les stocks du constructeur avaient reculé de 20.000 unités en avril.
D'ici à fin 2009, PSA veut ramener le niveau de ses invendus à celui constaté fin 2007 (604.000 véhicules, à comparer à 628.000 à fin décembre 2008).
Vers 15h50, l'action PSA perdait 2,98% à 21,78 euros à la Bourse de Paris. Elle progresse de 84,8% depuis le 1er janvier.
Edité par Pascale Denis et Jean-Michel Bélot
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