(BFM Bourse) - Le constructeur automobile a vu ses ventes progresser de 7% au troisième trimestre à 45,1 milliards d'euros. La reprise des volumes et des prix toujours élevés ont permis de relayer au second plan l'impact de la grève aux Etats-Unis évalué au total à 3 milliards d'euros à la fin octobre.

"Toujours un phare dans un secteur en difficulté." Voilà comment la banque Stifel qualifiait récemment le constructeur automobile Stellantis, connu pour ses excellents résultats et son efficacité opérationnelle qui l'amène à afficher des marges record. Ce malgré le Brexit, le Covid, les perturbations de production ou les autres vents contraires qui soufflent ces dernières années dans l'industrie automobile.

L'activité du troisième trimestre, publiée ce mardi par le constructeur automobile né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, l'illustre une nouvelle fois.

Sur la période allant de début juillet à fin septembre, Stellantis a dégagé des revenus de 45,1 milliards d'euros, contre 42,1 milliards un an plus tôt, en progression de 7%. La banque Stifel tablait sur une croissance plus limitée, de 5%, à 44,3 milliards d'euros.

UBS de son côté remarque que les revenus ont dépassé de 3% le consensus qui se situait à 43,8 milliards d'euros.

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Le pricing est encore positif

Stellantis a été nettement aidé par l'amélioration des volumes. Ses 14 marques ont vendu un total de 1,4 million de véhicules sur la période traduisant une progression sur un an de 11%. En Amérique du Nord, la plus importante région de Stellantis en termes de revenus, les volumes ont progressé de 7% tandis que les revenus ont augmenté de 2% à 21,5 milliards d'euros. En Europe, les volumes ont cru de 11% et les revenus de 5%. La croissance est fortement portée par la région "Moyen-Orient et Afrique" avec des ventes en croissance de 102% en volumes et des revenus en hausse de 128% à 3 milliards d'euros.

Au total, les volumes ont eu un impact de positif de 3,6 milliards d'euros sur l'évolution du chiffre d'affaires sur un an. La capacité du groupe à tirer les prix vers le haut a encore contribué positivement, à hauteur de 1,6 milliard d'euros, illustrant une nouvelle fois le "pricing power" de la société. A contrario, les effets de changes ont pénalisé le chiffre d'affaires à hauteur de 2,8 milliards d'euros.

Le groupe automobile a par ailleurs indiqué que ses ventes de véhicules électriques avaient progressé de 37% sur un an.

Le groupe a confirmé ses objectifs annuels qui restent toujours assez vagues. Le groupe vise une marge opérationnelle courante à deux chiffres et un flux de trésorerie libre issu de ses activités industrielles "positifs".

La société a, au passage, relevé ses prévisions de marché pour l'Amérique du Nord et l'Europe, tablant sur une croissance de 8% pour la première (contre 5% auparavant) et de 10% pour la seconde (contre 7% précédemment). Pour l'Amérique du Sud, Stellantis anticipe dorénavant un marché stable contre une croissance de 3%.

Les grèves en Amérique du Nord ont eu impact de 3 milliards

Cette publication survient alors que le groupe est parvenu la semaine dernière à stopper les grèves qui ont affecté ses usines en Amérique du Nord, dans le cadre du grand mouvement qui affecté le "Big Three" de Detroit (Ford, GM, Stellantis) les employés demandant d'importantes hausses de salaires. Des accords de principe ont été noués avec les syndicats UAW aux Etats-Unis et Unifor au Canada.

Stellantis a précisé dans sa communication financière que ces débrayages avaient, jusqu'à leur arrêt au cours de ce mois d'octobre, occasionné un impact sur ses revenus de 3 milliards d'euros environ.

"Nous étions dès le départ dans une bonne position (en termede profitabilité)", a déclaré la directrice financière du groupe, Natalie Knight, au cours d'une téléconférence de presse, citée par Reuters.

"Et quand nous regardons les impacts des grèves, ils sont en fait les plus faibles des trois grands (constructeurs de Detroit). D'un point de vue de la profitabilité, nous nous attendons à ce qu'ils soient inférieurs à 750 millions (d'euros).

De quoi conforter l'idée que Stellantis devrait pouvoir maintenir des marges élevées malgré les obstacles. Stifel notait récemment que la société pourrait même être en mesure d'augmenter sa rentabilité au deuxième semestre 2023 par rapport à la même période de l'an passé, où le groupe avant enregistré une marge opérationnelle courante de 12%.

A noter que la société a par ailleurs fait un point sur l'avance de son programme de rachats d'actions de 1,5 milliard d'euros. Au 30 septembre, Stellantis avait racheté 1,2 milliard d'euros de ses propres titres et le groupe compte achever ce programme d'ici à la fin de l'année.

A la Bourse de Paris, l'action Stellantis prend 2,2% à 17,42 euros en réaction à cette publication, illustrant une nouvelle fois la capacité du groupe à publier des résultats solides.

UBS juge la publication "solide dans tous les domaines", considérant que les performances du groupe tout comme l'impact "négatif limité des grèves" constituent des éléments positifs.

Royal Bank of Canada partage ce constant, et note que le "pricing" (les prix du groupe) sont restés "solides" ce que l'établissement attribue au fait que les modèles de Jeep et Ram représentent la majorité des volumes aux Etats-Unis.