par James Regan
SYDNEY (Reuters) - Le groupe minier Rio Tinto a défendu sa stratégie internationale face à ses actionnaires à l'occasion de son assemblée générale annuelle de Sydney, qui suivait celle de Londres, la semaine dernière.
Le président sortant, Paul Skinner, a plaidé en faveur de son projet de rapprochement avec le groupe public chinois d'aluminium Chinalco et a justifié le rejet de l'OPA lancée par BHP Billiton.
Il a par ailleurs reconnu avoir surpayé le groupe d'aluminium Alcan, acquis en 2007.
De l'avis de Skinner, l'offre de BHP Billiton, qui proposait 3,4 de ses actions pour chaque action Rio, ne reconnaissait pas son entreprise à sa juste valeur.
Quant au projet de rapprochement avec Chinalco pour un montant de 19,5 milliards de dollars, Skinner a estimé qu'il s'agissait de la meilleure option qui s'offrait à Rio Tinto.
"Nous vivons aujourd'hui dans un monde différent. La proposition de Chinalco à Rio Tinto est aujourd'hui celle dont la valeur est la plus élevée."
Le titre Rio a reculé lundi de 2,06%, à 57,90 dollars australiens, mais a repris 54% au cours des trois derniers mois.
Si les principaux actionnaires se sont initialement montrés critiques envers ce projet, il commencent toutefois à reconnaître que la perspective d'une alliance avec Chinalco pourrait aider le groupe à réduire de moitié sa dette de 38 milliards de dollars.
Aux termes de cet accord, Chinalco obtiendrait une part de 12,3 milliards de dollars dans les actifs de Rio en minerai de fer, dans le cuivre et l'aluminium, ainsi que 7,2 milliards de dollars de dette convertible, ce qui doublerait sa participation dans le capital du groupe minier, à 18%.
La presse a par ailleurs évoqué des pourparlers informels ce week-end entre BHP et Rio Tinto. BHP a refusé lundi de commenter ces spéculations, reprises par CNBC.
"Ils se parlent en permanence, mais je ne qualifierais pas cela de 'formel'", a estimé un investisseur bancaire proche de l'accord Chinalco-Rio.
De nombreuses rumeurs bruissent depuis plusieurs semaines autour de ces groupes, alimentées par l'inquiétude de la classe politique australienne de voir des ressources minières passer sous le contrôle de l'Etat chinois.
Avec Sonali Paul à Melbourne, version française Grégory Schwartz
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