PARIS (Reuters) - Rémy Cointreau a franchi lundi une première étape pour vendre éventuellement sa division Champagne dont la rentabilité est faible, ce qui ne semble pas surprendre le marché.

Vers 13h20, le titre progresse de 1,4% à 52,92 euros tandis que le SBF 120 prend 0,36%.

Dans un communiqué, le groupe français de vins et spiritueux a annoncé avoir mandaté la banque Crédit agricole-Corporate and Investment Banking (CIB) en vue d'une cession éventuelle de sa division Champagne, qui comprend les marques Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck.

"Cette annonce n'est pas surprenante. C'est logique, la division Champagne est peu rentable", dit Christine Ropert, analyste chez Gilbert Dupont, qui valorise ce pôle à 320 millions d'euros, y compris la dette.

"Ce qui est surprenant, c'est le 'timing'. Ils annoncent un mandat en vue d'une cession alors que leur plan de restructuration et de réduction des coûts engagé l'année dernière n'a pas encore porté ses fruits", ajoute-t-elle.

Le champagne, qui représente 13,6% du chiffre d'affaires de Rémy Cointreau, a accusé une perte opérationnelle de quatre millions d'euros en 2009-2010. Le groupe, qui commercialise également des liqueurs et du cognac, avait déclaré que son pôle Champagne serait "au pire" à l'équilibre en 2010-2011.

Selon des professionnels, l'annonce du mandat de Crédit agricole-CIB n'aurait pas été le résultat d'une pression des créanciers du groupe.

Christine Ropert estime que Rémy Cointreau, s'il cédait ses champagnes - ce qui n'est pas acquis - accélérerait sa stratégie de marques haut de gamme de cognac en Asie, une région où les ventes de cet alcool ont fortement progressé.

Les ventes de cognac du groupe, qui a notamment en portefeuille la marque Rémy Martin, ont augmenté de près de 30% en 2009-2010.

Le directeur général du groupe, Jean-Marie Laborde, avait déclaré en septembre à Reuters que la Chine, où le cognac est très apprécié, deviendrait d'ici à cinq ans le premier marché de Rémy Cointreau, devant les Etats-Unis.

Raoul Sachs et Jean-Michel Bélot, édité par Dominique Rodriguez

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