(CercleFinance.com) - Rien en semble devoir arrêter le brut sur sa lancée. Après la publication des stocks pétroliers américains dont la hausse a été moindre que prévu, le contrat à échéance juin sur le baril de brut prend 3,4% à 55,70 dollars, vers 17 heures 30 sur le Nymex.
L'optimisme des marchés s'appuie sur un certain paradoxe : certes, les stocks commerciaux de pétrole brut sous lesquels croulent les Etats-Unis ont encore augmenté. Ils ont cru de 605.000 barils la semaine du 1er avril, vient-on d'apprendre, mais cette hausse est moindre que celle de la semaine précédente (+ 4,05 millions), et surtout inférieure aux + 2,5 millions de barils attendus en moyenne par le marché.
Il n'en reste pas moins que ces stocks, forts de 375,3 millions de barils, n'ont jamais été aussi élevés depuis la première semaine de septembre 1990, et qu'ils n'ont pas baissé d'une semaine sur l'autre depuis fin février.
Si les stocks d'essence ont reculé à 212,45 millions de barils, à l'approche de la 'driving season', ils n'en restent pas moins dans leur fourchette haute sur ces cinq dernières années. Et ceux de produits distillés ont encore grimpé : à 146,5 millions d'unités, ils n'ont jamais été aussi élevés depuis octobre 2006. Alors que les raffineries produisent en même temps essence et distillats, cette divergence de stocks et le niveau élevé de ceux des distillats risque de poser problème. Elle pourrait par exemple entraîner une baisse de l'offre de raffinage... et une donc réduction des importations de brut.
Inutile de compter sur l'Europe pour éponger ce surplus. Le Vieux continent connaît lui aussi des problèmes de place pour ses distillats, comme le rapportaient les analystes de BNP Paribas CIB la semaine dernière. Le courtier maritime CR Weber confirme : toujours en Europe, les raffineurs ont commencé à stocker des distillats sur des tankers, faute de mieux, et cette tendance pourrait bientôt arriver en Amérique.
Globalement, la question des 'stocks de brut flottants' mérite des éclaircissements : BNP Paribas CIB rapportait que selon l'opérateur de tankers Frontline, les nombreux pétroliers - aux soutes pleines - qui patientent au large de terminaux en guettant le meilleur prix pour décharger leur brut totaliseraient environ 100 millions de barils de brut, contre 80 millions en début d'année. Autant de stocks supplémentaires qui, s'ils ne se réduisent pas rapidement, devraient finir par peser sur les prix.
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