(CercleFinance.com) - Le baril de brut corrigeait vendredi midi des trois jours de hausse précédents, à la faveur du regain de hausse du dollar entraîné par le relèvement-surprise des taux d'escompte de la Fed hier soir. Vers 12 heures 15, le baril WTI américain livrable en avril se repliait de 1,30% à 78,40 dollars, quand le Brent de Mer du Nord de même échéance cédait 1,35% à 76,70 dollars.
En effet, hier soir, la Fed a relevé son taux d'escompte - le taux auquel les banques peuvent emprunter à la Fed à très court terme, quelques jours généralement - de 0,50 à 0,75%. Selon les analystes Changes de Pictet & Cie, le mouvement de baisse de l'euro provoqué par cette décision de la Fed peut avoir de lourdes conséquences : 'tous les supports ont été brisés cette nuit et une poursuite de la baisse à 1,3250 [dollar l'euro] est envisageable', pronostiquent les analystes de la banque suisse. A cette heure, la monnaie unique européenne recule de 0,32% à 1,3495.
Plus fondamentalement, l'Energy Information Agency a publié hier soir les stocks pétroliers US de la semaine précédente. Au final, ceux de brut ont gagné 3,1 millions de barils (soit deux fois plus que prévu), ceux d'essence 1,6 millions de barils (en ligne), quand les distillats (diesel et fuel domestique) se sont contractés de 2,9 millions d'unités, soit deux fois plus que prévu - et une opposition frontale à la tendance affichée par la mesure de ces mêmes stocks de distillats par l'American Petroleum Institute (+ 1,5 million d'unités).
Dans son commentaire d'hier soir, Harry Tchilinguirian, analyste matières premières de BNP Paribas CIB, relève que ces chiffres sont globalement meilleurs que prévu, tout spécialement du côté des distillats dont les réserves commerciales, pourtant liées au froid (fuel de chauffage) et à la reprise (demande de diesel du secteur des transports), tardaient à reculer dernièrement.
Quoiqu'en légère hausse après la fin d'opérations de maintenance dans certains sites, le taux d'utilisation des capacités des raffineries (79,8%) reste bas. BNP Paribas CIB ajoute que son indicateur-clé, la moyenne de la demande totale US de produits pétroliers des quatre dernières semaines, a augmenté par rapport à la même période l'année passée - soit en creux de cycle - de seulement 0,2% à 19 millions de barils/jour. La tendance reste négative du côté des distillats sur la même période (-7,4%), sensibles au froid mais aussi à l'activité économique, et de l'essence (- 1,3%), sensible au chômage.
La reprise de la demande de diesel attendue dans le sillage des indicateurs manufacturiers se fait toujours attendre, conformément à la tendance modeste observée du côté des indicateurs de fret. 'Où est donc passée la demande ?', s'interroge l'analyste.
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