(CercleFinance.com) - Le pétrole demeurait tout proche de ses records de la veille (et de deux ans) alors que la situation en Libye empire et qu'elle affecte maintenant la production d'hydrocarbures du pays. L'Agence internationale de l'Energie (AIE) pourrait mobiliser les réserves pétrolières stratégiques en cas de rupture d'approvisionnement, a-t-elle déclaré en substance. Vers 13 heures 15, le baril de Brent de Mer du Nord à échéance avril gagnait 1,3% à 107,2 dollars, quand le WTI américain de même livraison grappillait 0,5% à 97,3 dollars.
L'écart de prix entre les deux barils, qui avait atteint jusqu'à plus de 16 dollars, est donc revenu aux environs de 10 dollars depuis ce matin. La réduction de cet écart tend à signaler que les craintes entourant le marché pétrolier moyen-oriental ne concernent plus seulement le débouché européen, l'un des plus proches et le plus exposé (à hauteur de 85%) aux exportations libyennes. Avec une production de l'ordre de 1,59 million de barils/jour, la Libye fait partie de la douzaine de pays membres de l'OPEP.
“Les mouvements militaires autour des pays du Moyen-Orient s'amplifient et la pression s'accentue dans une région totalement explosive !”, indiquait ce matin l'équipe Changes de Pictet & Cie. La situation n'est pas stable non plus à Bahreïn ou en Iran, et le marché craint une contagion à de grands producteurs comme l'Arabie saoudite.
Hier, l'AIE a déclaré laconiquement 'qu'elle se tenait prête, comme toujours, à faire en sorte que le marché ne manque pas de pétrole dans le cas où une rupture d'approvisionnement majeure viendrait à survenir, et si aucune alternative ne pouvait être aisément être mise en place par des mécanismes de marché'.
L'Agence s'est rapprochée de l'Arabie saoudite, qui pourrait suppléer à la baisse de la production libyenne. Mais elle indique surtout par cette déclaration qu'elle pourrait mobiliser les réserves-tampon stratégiques de pétrole maintenues en permanence par ses différents Etats-membres. Tout en soulignant que ce n'est pas nécessaire pour l'instant, l'AIE 'suit de près la situation'.
En attendant, le marché attend aussi cet après-midi le rapport de l'Energy Information Agency (EIA) américaine, qui devrait faire état d'une hausse des stocks (des stocks commerciaux, distincts de la réserve pétrolière stratégique fédérale) de brut de l'ordre du million de barils, vers 346 millions de barils. Manifestement, le pétrole ne manque pas pour l'instant.
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