(CercleFinance.com) - Le pétrole n'en finissait pas de marquer des records de plus de deux ans sur fond de tensions politiques croissantes au Moyen Orient, et notamment en Libye. Vers 12heures 40, le cours du baril de Brent de Mer du Nord à échéance avril prenait encore 1,5% à 107,3 dollars, non sans avoir débordé les 108 dollars en début de matinée. De son côté, le WTI américain de même livraison s'envole littéralement de 7,7% à 96,7 dollars.
L'écart de prix entre les deux barils de référence, qui avait dépassé les 16 dollars ces derniers jours, repasse donc sous la barre des 11 dollars. La hausse marquée du WTI tend à signaler que le risque perçu sur les approvisionnements pétroliers s'étend du marché européen (Brent), le plus proche géographiquement, aux autres régions plus éloignées qui consomment aussi du brut moyen-oriental.
La cause principale de l'envolée du brut réside dans les troubles politiques qui s'étendent au Moyen Orient. De plus, la répression se fait plus violente, d'abord au Bahreïn mais surtout en Libye où le pouvoir se montre impitoyable. Les incertitudes vont ainsi croissants sur ces deux pays qui sont aussi d'importants producteurs d'hydrocarbures, à la différence de la Tunisie et de l'Egypte. L'Iran n'est pas épargné, et l'étau semble ainsi se resserrer autour de l'Arabie saoudite.
L'Agence internationale de l'Energie (AIE) rappelait ce matin que la Libye, pays-membre de l'OPEP, a produit en janvier dernier 1,69 million de barils d'hydrocarbures par jour, dont 0,10 million de barils d'équivalent-pétrole/jour de gaz naturel liquéfié (GNL). Elle exporte 85% de son pétrole et de son gaz vers les pays d'Europe, au premier rang desquels figurent l'Italie (qui en fait venir 22% de ses importations de pétrole et 13% de ses importations de gaz), mais aussi l'Irlande, l'Autriche, la Suisse, la France, etc.
De surcroît, les deux navires de guerre iraniens qui patientaient à l'entrée Sud du canal de Suez depuis la semaine dernière semblent maintenant en route vers le port syrien de Lattaquié, en Méditerranée, selon la BBC. Du jamais vu depuis la révolution iranienne de 1979, et une perspective qu'Israël voit du plus mauvais oeil.
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