(CercleFinance.com) - L'or noir tentait mollement de reprendre la barre symbolique des 80 dollars le baril (pour le WTI) après avoir perdu 1,10% la veille, suite à une hausse générale des stocks pétroliers hier aux Etats-Unis. Vers 13 heures, le baril WTI américain livrable en février se reprend de 0,15% à 79,75 dollars, quand le Brent de Mer du Nord de même échéance restait stable (- 0,01%) à 78,30 dollars.
Signalons que les prix des deux barils sont, à quelques cents près, équivalents à ce qu'ils étaient hier à la même heure, avant la publication des stocks pétroliers US tels que les calcule l'Energy Information Agency (EIA) fédérale.
Pourtant, une fois encore, les statistiques de stocks américains de l'EIA ont déçu les attentes. Ceux de brut ont augmenté de 3,7 millions de barils là où le marché n'en attendait que + 1,5 million environ. Même scénario du côté des distillats, très suivis en ce moment puisqu'ils comprennent le fuel domestique lors d'une 'heating season' ('saison de la chauffe') plus froide que d'habitude : attendus en baisse de 1,7 million d'unité, ils ont crû de près de 1,4 million, sous l'effet - et c'est plus surprenant - de l'accumulation de diesel. Ceux d'essence se sont eux aussi envolés de 3,8 millions de barils. Globalement, les stocks de brut sont au même niveau qu'un an plus tôt, alors que la récession battait son plein, et ceux de distillats 15 millions de barils (ou 10%) au-dessus.
Selon Harry Tchilinguirian, analyste en matières premières pour BNP Paribas CIB, 'pour la deuxième semaine, les statistiques des stocks US sont plus négatives que le l'attendait le consensus. Et pour la deuxième semaine de suite, le marché a laissé les fondamentaux de côté'. 'La soutenabilité de ce rebond alors suite à nouvelle salve de statistiques négatives reste à confirmer', écrivait-il.
Du coté des distillats (diesel, pour les transports, et fuel domestique, pour le chauffage), la hausse des stocks peut surprendre compte tenu de la rigueur de l'hiver et de la reprise économique encours. Par catégorie, les stocks de fuel domestique ont reculé de 1,1 million de barils, ce qui traduit une demande en hausse face à la vague de froid. Mais ceux de diesel, carburant des transports par route, rail et bateau, une hausse de 2,5 millions d'unités est à déplorer.
'Selon des données récentes, le rythme d'arrivée des conteneurs aux ports de Long Beach et Los Angeles [la côte Ouest américaine face à l'Asie, NDLR] a ralenti, tout comme le trafic ferroviaire de fret à fin décembre', écrit Harry Tchilinguirian. La hausse des stocks de diesel se poursuit donc, alors même que la production industrielle et les commandes nouvelles s'améliorent, selon l'indice ISM de décembre.
BNP Paribas CIB ajoute qu'un autre indicateur-clé, la demande totale US de produits pétroliers sur les quatre dernières semaines reste, à 19 millions de barils/jour, inférieure de 1% à ce qu'elle était la même époque l'an dernier, alors que la crise faisait rage. La reprise confirmée par le Livre beige de la Fed hier 'semble ne pas toucher tous les secteurs en même temps', note Harry Tchilinguirian, notamment du côté des PME/PMI qui luttent toujours contre la crise.
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