(CercleFinance.com) - Le pétrole perdait du terrain vendredi midi après le décrochage des actions chinoises cette nuit, et alors que des craintes pèsent toujours sur la demande. Vers midi, la prochaine échéance du baril américain WTI cédait 1% à 71,70 dollars (contre jusqu'à 73 dollars hier) quand le Brent de Mer du Nord de même échéance cédait 1,10% à 70,76 dollars.
Plusieurs facteurs se conjuguent pour tirer le pétrole vers le bas. D'abord des facteurs externes : certes, la décrue du dollar toujours perché sur les 1,47 dollar l'euro (- 0,8% sur une semaine, - 4% sur un mois) plaide en faveur de la hausse du prix du baril. Mais ce dernier est aussi étroitement corrélé aux prix des actions qui, s'ils ne cessent d'augmenter depuis mars, ont marqué une pause. Le S&P 500 américain a laissé 0,30% hier soir, quand du côté de l'Asie cette nuit, le Nikkei a perdu 0,70%, le Hang Seng de Hong Kong 0,90% et surtout le SSE Composite de Shanghai, de Chine continentale, plus de 3%. Soufflant le chaud et le froid, le régulateur bancaire chinois a opté hier pour le glacial, en indiquant hier que la hausse du crédit pouvait menacer la santé des grandes banques du pays.
D'une manière générale, les fondamentaux du marché pétrolier restent en demi-teinte. Aux Etats-Unis, le premier d'entre eux, la saison automnale qui débute se traduit par une faiblesse traditionnelle de la demande, après le pic de demande d'essence de l'été liée à la 'driving season' et avant le pic de demande de fuel domestique d'hiver de la 'heating season'. Durant cette période, les raffineries réduisent leur production et procèdent à des opérations de maintenance, ce qui réduit d'autant la demande de brut.
Or si les stocks de brut se contractent, ceux de produits raffinés restent historiquement élevés : les stocks d'essence continuent de s'accumuler et à près de 208 millions de barils, sont un peu supérieurs à leur moyenne historique (+ 4%). Les stocks de distillats, ce qui comprend le diesel et le fuel domestique, s'inscrivent à près de 168 millions de barils. C'est, selon BNP Paribas CIB, près de 25% de plus que la moyenne historique, ainsi qu'un record depuis le début de l'année 1983.
BNP Paribas CIB note cependant que si la situation de la demande ne s'est pas encore fondamentalement améliorée, les liquidités restent abondantes sur le marché où les investisseurs ont repris goût au risque. Ils sont notamment revenus sur les actions émergentes et les matières premières en arbitrant contre le dollar. Selon la banque dans une note publiée le 17 septembre au soir, 'le baril WTI se négocie davantage comme un produit d'investissement que comme un bien de consommation'. BNP Paribas CIB table sur un baril WTI à 66 dollars au quatrième trimestre 2009, 73 dollars au Q1 2010 et 87 dollars au 2010.
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