(BFM Bourse) - NicOx chute de 5.5% sous 7.60 euros à proximité immédiate des plus bas touchés mi-juillet et lors du minikrach boursier du 22 janvier dernier. Il faut ensuite remonter à mars 2006 pour retrouver de tels niveaux de cours. A contrario, on se situe désormais très loin des 23 euros au dessus desquels le titre se négociait en décembre 2006.
La crise financière et boursière n'explique pas tout. La récente accélération baissière de la valeur est intervenue après la publication le 12 août d'une étude plutôt alarmante des analystes de Goldman Sachs. Ceux-ci ont mis en lumière d'importants risques pesant d'après eux sur la valorisation jusqu'à présent donnée par le marché au composé phare du groupe, le naproxcinod. Ils valorisent en effet ce programme en phase 3 de développement clinique pour le traitement des signes et symptômes de l'arthrose à seulement 84.8 millions d'euros, soit 1.79 euros par action.
En tenant compte de la totalité du pipeline, le broker obtient une valorisation particulièrement basse de 3.2 euros. Soit grosso modo ce qu'a valu en Bourse NicOx pendant trois longues années après que la société eut annoncé en février 2003 que sa molécule phare, à l'époque développée en commun avec AstraZeneca, avait échoué à un important test clinique.
Pour sa part, sur la base des données connues, et étant donné que le naproxcinod est dérivé d'un médicament largement utilisé et efficace, l'anti-inflammatoire générique naproxene, Goldman Sachs ne doute pas que le naproxcinod soit également efficace pour soulager la douleur des patients atteintes d'Ostéo-arthrite ou d'autres troubles musculosquelettiques. Cependant, et toujours sur la base des données disponibles, le broker ne voit aucune raison d'espérer que le médicament soit plus efficace que le naproxene ou qu'aucun des autres anti-inflammatoires non stéroïdien disponibles sur le marché.
Bien sûr, rappelle Goldman Sachs, l'enjeu pour NicOx est de démontrer que le composé est aussi efficace que le naproxene tout en ayant la propriété d'abaisser la pression artérielle des patients. Sous-entendu : le naproxene l'augmente. Ce qui peut effectivement s'avérer pertinent pour traiter des patients à risques sur le plan cardiovasculaire. Mais pour Goldman Sachs il y a un hic. « La littérature scientifique et médicale, y compris des études où l'effet du naproxene sur la tension a été mesuré en parallèle avec celui du naproxcinod, montre clairement […] que le naproxene peut, dans certaines situations, réduire, et non augmenter la pression artérielle », tandis qu'à l'inverse, le naproxcinod ne la réduit pas toujours, souligne Goldman Sachs. Le broker fait d'ailleurs remarquer que le risque d'augmentation de la pression artérielle ne fait pas partie de ceux mentionnés sur la notice de prescription du naproxene.
Ce qui amène Goldman Sachs à se demander « pourquoi NicOx poursuit une stratégie qui vise à essayer de montrer une différenciation entre le Naproxcinod et le naproxene sur un effet secondaire qui [en tout cas en ce qui concerne le naproxene] ne semble pas préoccuper le régulateur ».
Le broker se pose enfin la question du manque de recul sur les effets secondaires d'une libération d'oxyde nitrique répétée dans le temps dans la circulation générale des patients qui seront traités avec le naproxcinod. « Cela peut avoir des effets bénéfiques ou délétères, ou les deux, ou aucun effet du tout », fait-il remarquer.
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