PARIS (Reuters) - NicOx annonce avoir acquis le portefeuille de brevets non-licenciés de la société de biotechnologie américaine Nitromed impliquée, comme la française, dans les maladies inflammatoires et cardiométaboliques.

Nitromed, qui a interrompu ses programmes de recherche en mars 2006 pour des raisons financières, recevra deux millions de dollars à la signature de l'accord et quatre millions supplémentaires une fois certains critères commerciaux à venir remplis par NicOx, précise ce dernier dans un communiqué.

NicOx n'acquiert aucun droit relatif au BiDil, le traitement phare de Nitromed contre les problèmes cardiaques, vendu en octobre 2008 à JHP Pharmaceutical.

Cette annonce a provoqué une vive hausse de NicOx en Bourse. Vers 9h10, elle montait de 6,27% à 9,44 euros quand le CAC 40 et l'indice sectoriel européen baissaient de 1,1 et de 0,14% respectivement.

Grâce à cette acquisition, NicOx détient "incontestablement le portefeuille de propriété intellectuelle le plus complet" dans le domaine des composés donneurs d'oxyde nitrique sur lequel sa plateforme technologie est fondée.

Ainsi, la société française se retrouve propriétaire de nombreux brevets de produits et d'utilisations médicales (de même que des demandes de brevet) aux Etats-Unis et dans d'autres marchés pharmaceutiques importants, dont un grand nombre présente des dates d'expiration au-delà de 2020.

Leurs applications potentielles concernent les maladies inflammatoires et cardiométaboliques, principaux domaines sur lesquels sont centrés la recherche et le développement internes de NicOx. Selon l'accord, NicOx prend également des licences libres de royalties de brevets additionnels, considérés importants d'un point de vue stratégique.

"Avec cette opération, NicOx renforce sa position dominante de propriété intellectuelle sur sa technologie phare. De plus, elle peut potentiellement permettre à la société d'en étendre les applications en l'autorisant à initier d'autres programmes de recherche", commente Sylvain Goyon (Natixis Securities).

Le profil de NicOx changera radicalement lorsque sera commercialisé le Naproxcinod, son traitement contre l'arthrose, mais "la recherche et le développement de nouveaux médicaments donneurs d'oxyde nitrique dans nos domaines thérapeutiques principaux constitueront toujours une part importante de nos activités", déclare Michele Garufi, le président de NicOx dans un communiqué.

La société, qui a consacré dix ans de recherche au Naproxcinod et un budget d'environ 100 millions d'euros, compte déposer "entre juin et septembre 2009" son dossier d'homologation auprès de l'autorité sanitaire américaine.

Elle attend que le Naproxcinod réalise à terme un chiffre d'affaires annuel d'un milliard de dollars.

Noëlle Mennella, édité par Stanislas Dembinski

Copyright (C) 2007-2009 Reuters