par Noëlle Mennella et Caroline Jacobs
PARIS (Reuters) - NicOx compte conserver sa trésorerie pour financer de nouvelles études que les autorités sanitaires américaines pourraient lui demander concernant son anti-inflammatoire Naproxcinod, a déclaré Michele Garufi, son P-DG.
Lors du forum des biotechnologies organisé par Reuters, Michele Garufi a réaffirmé qu'il ne renonçait pas à ce produit alors que les experts indépendants réunis par la FDA se sont opposés le 12 mai par 16 voix contre une à sa commercialisation aux Etats-Unis.
NicOx a consacré plus de 10 ans de recherche et environ 100 millions d'euros au Naproxcinod, annoncé pendant des années comme un médicament pouvant réaliser plus d'un milliard de dollars de ventes annuelles.
"On garde notre trésorerie de 138 millions d'euros si on a besoin de faire de nouvelles études sur le Naproxcinod. C'est la priorité", a affirmé Michele Garufi.
"Je suis convaincu que tôt ou tard le Naproxcinod arrivera sur le marché. On continue de discuter avec la FDA, on attend leurs suggestions et leurs commentaires conclusifs."
"Je n'ai jamais pensé que c'était facile de développer un anti-inflammatoire aujourd'hui, mais on n'abandonne pas un produit quand il a démontré son efficacité."
Michele Garufi s'est dit persuadé que la technologie de NicOx n'était pas remise en cause par l'avis des experts de la FDA, à propos duquel il a admis qu'il avait dans un premier temps démoralisé les équipes de sa société.
ET MAINTENANT...
"C'est clair, la première nuit je n'ai pas dormi, mais il faut être des adultes, et le matin je me suis levé et j'ai dit 'OK qu'est ce qu'on va faire maintenant?'", a-t-il raconté. "Je ne suis pas le premier à avoir eu ce choc-là. Il faut être des hommes sinon on change de travail."
La décision de la FDA est attendue pour le 24 juillet. Alors que la plupart des analystes pensent qu'elle devrait suivre l'avis des experts, Michele Garufi affirme lui que dans 30% des cas les autorités sanitaires américaines ne suivent pas l'avis du panel d'experts.
De même, il ajoute que le Naproxcinod pourrait être commercialiser en Europe, où l'examen du dossier est en cours.
"En Europe, les processus sont différents. Il y a plein de produits qui sont enregistrés en Europe et pas aux Etats-Unis et vice-versa", a-t-il dit.
L'avis négatif des experts de la FDA a provoqué une débâcle boursière pour NicOx, faisant perdre au titre près de 59% en une semaine.
L'action a repris un peu de couleur début juin quand la biotech française a publié des résultats précliniques jugés prometteurs pour deux candidats médicaments, l'un en ophtalmologie, l'autre dans le traitement de la douleur.
L'accord conclu début mars par NicOx avec Bausch + Lomb, portant sur les droits exclusifs mondiaux du NCX 116 dans le traitement du glaucome et de l'hypertension oculaire, constitue un soutien à la technologie de NicOx.
L'américain Pfizer possède 2,8% du capital de NicOx et Michele Garufi 1,58%.
Avec la contribution de Michel Rose, édité par Dominique Rodriguez
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