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Natixis : Natixis ploie sous le poids de ses actifs toxiques

lundi 24 août 2009 à 08h24
Natixis ploie sous le poids de ses actifs toxiques

par Matthieu Protard

PARIS (Reuters) - Durement frappée par la crise financière, qui lui a déjà coûté quatre trimestres consécutifs de pertes, Natixis reste encore plombée par d'importants actifs toxiques, estiment des analystes financiers.

La banque doit publier jeudi, avant-Bourse, ses résultats du deuxième trimestre 2009 et les analystes s'attendent à ce que Natixis profite de l'occasion pour annoncer des mesures énergiques afin de se remettre à flot et nettoyer son bilan.

Plusieurs scénarii sont, selon eux, possibles, comme la création d'une structure de défaisance avec garantie de l'Etat français ou le transfert des actifs toxiques de Natixis à sa maison mère, la nouvelle banque BPCE.

"En l'état, la revue stratégique, les précédentes recapitalisations et un nouveau plan stratégique ne suffiront pas", souligne Eric Vanpoucke, analyste bancaire chez Sal. Oppenheim. "La vraie question est de savoir ce qu'on fait des actifs toxiques de Natixis pour remettre, de manière permanente, le groupe sur de bons rails."

"On peut s'attendre à ce que les actifs toxiques du portefeuille de Natixis soient transférés dans les comptes de la maison mère, la nouvelle banque BPCE", estime Alain Tchibozo, analyste bancaire chez ING.

Avec la fusion des organes centraux des Banques populaires et des Caisses d'épargne, le groupe BPCE, présidé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, est devenu l'actionnaire de référence unique de Natixis avec 71,54% du capital.

Le fait que Natixis tienne, avec sa maison mère, une conférence de presse commune jeudi pour les résultats du deuxième trimestre est aussi de nature à alimenter les spéculations sur de possibles annonces.

Interrogée par Reuters, une porte-parole n'a pas souhaité faire de commentaires sur les actifs toxiques.

VERS UNE NOUVELLE PERTE AU T2

Depuis décembre dernier, Natixis a isolé ses actifs toxiques dans une structure de cantonnement spéciale, baptisée "GAPC" (gestion active des portefeuilles cantonnés), pour y être progressivement liquidés, mais ces actifs figurent encore dans son bilan.

A fin mars, le montant de ce portefeuille toxique s'élevait à 33,7 milliards d'euros alors qu'à la même date, la banque affichait 13,5 milliards d'euros de fonds propres.

"La meilleure solution serait un transfert au nouvel holding, sur la base des prix des actifs à fin juin", écrivait Oddo en juillet dans une note de recherche sur Natixis. "Le nouvel organe central des Banques populaires et des Caisses d'épargne pourrait bénéficier d'une garantie d'Etat."

Fin juillet, Crédit Suisse évoquait également la création d'une structure de défaisance sous tutelle publique, à l'image de ce qui avait été fait en 1994 pour sauver le Crédit lyonnais avec l'établissement public de financement et de restructuration (EPFR) (Plus de détails sur ).

Natixis a été recapitalisée à hauteur de 9,1 milliards d'euros sur les douze derniers mois, grâce notamment aux aides de l'Etat dont ont bénéficié ses deux principaux actionnaires, les Banques populaires et l'Ecureuil.

La crise a contraint l'établissement à entamer l'an dernier un recentrage de sa banque d'investissement et de financement sur des activités moins risquées. Natixis, visée par des enquêtes de l'Autorité des marchés financiers et sous le coup d'une plainte d'épargnants, procède actuellement à une revue stratégique de toutes ses activités.

Pour le deuxième trimestre, les analystes ne s'attendent pas à un retour à meilleure fortune, le marché anticipant une nouvelle perte. Le consensus indicatif de Reuters, établi auprès de 7 analystes, table sur une perte nette moyenne de 911 millions d'euros, après celle de 1,8 milliard au premier trimestre 2009 et une perte de 2,8 milliards en 2008.

QUID DE L'ATTITUDE DE BRUXELLES ?

Pour les experts financiers, il reste encore à savoir si la Commission européenne acceptera que l'Etat français apporte sa garantie sur les actifs de Natixis.

"Je ne pense pas qu'ils puissent bénéficier de garanties de l'Etat français sans devoir passer par Bruxelles", relève Alain Tchibozo.

"Le gouvernement français ayant toujours rejeté l'idée d'une bad bank, la garantie d'Etat peut être une alternative mais elle exigera de lourdes contreparties de la part de la nouvelle banque BPCE", souligne Eric Vanpoucke.

Pour les analystes de KBW, la probabilité d'une intervention de l'Etat sur le dossier Natixis est de 70%.

Les spéculations autour de la réorganisation de Natixis ont entraîné au milieu de l'été une flambée de l'action, alimentée par des rumeurs de retrait de la cote du titre, démenties par la suite par la banque BPCE .

Depuis le début de l'année, l'action a gagné 85,76% après s'être effondrée de 82% en 2008. A 2,27 euros, l'action reste encore loin des 19,55 euros, son prix lors de l'introduction en Bourse de la banque fin 2006.

Edité par Dominique Rodriguez

Copyright © 2009 Thomson Reuters

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