PARIS (Reuters) - La garantie apportée par les groupes Banques Populaires et Caisse d'Epargne à l'augmentation de capital de 3,7 milliards d'euros de Natixis, dont le cours progresse fortement en Bourse, est jugée rassurante par des analystes financiers.

Vers 12h30, le titre Natixis gagnait plus de 6% à 5,10 euros, réduisant ainsi ses pertes depuis le début de l'année à quelque 60%.

"Cette augmentation de capital écarte un certain nombre d'hypothèques qui pesaient sur le titre comme le risque de faillite, les incertitudes sur le soutien des actionnaires et sur le montant des pertes à attendre", écrit dans sa note Pierre Chédeville, analyste de CM-CIC Securities qui est passé de vendre à achat sur la valeur.

La banque Citi a aussi relevé jeudi sa recommandation sur la valeur à conserver contre vendre précédemment.

Plusieurs analystes soulignent toutefois la forte dilution induite par cette augmentation de capital.

Le Crédit Mutuel-CIC table par exemple sur une dilution d'environ 40% et prévoit une décote d'environ 20%, soit un prix de souscription de 3,90 euros sur la base de cours de clôture de 4,79 euros mercredi soir à Paris.

Les analystes d'Oddo Securities parlent également de dilution qu'ils qualifient de "massive". "Sur la base d'un cours de 4,8 euros, en appliquant une décote de 30%, nous arriverions à un prix de placement de 3,40 euros. Ce qui reviendrait à créer 1,1 milliard de titres alors qu'il en existe actuellement 1,22 milliard en circulation".

CA Cheuvreux prévoit une dilution du bénéfice par action de l'ordre de 50%.

Le titre Natixis avait été introduit en Bourse à 19,55 euros par action en décembre 2006.

En plus de son augmentation de capital, Natixis a annoncé mercredi soir qu'elle allait passer pour 1,5 milliard d'euros de dépréciations d'actifs dans ses comptes du deuxième trimestre, qui seront publiés le 25 août.

La banque qui a revu à la hausse son exposition aux rehausseurs de crédit à 2,4 milliards d'euros à fin juin contre 2,1 milliard fin mars, s'attend à un bénéfice net de 300 millions d'euros pour l'ensemble du premier semestre.

Pour son augmentation de capital, Natixis a été conseillé par Merrill Lynch, Credit Suisse et Lazard-Natixis.

Matthieu Protard, avec la contribution de Sudip Kar-Gupta, édité par Jean-Michel Bélot

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