Bien lire au §9, fermeture des implantations en "Amérique du Sud" et non en "Europe du Sud"
Voici une version corrigée.
par Matthieu Protard
PARIS (Reuters) - Natixis annonce un cantonnement de 19 milliards d'euros d'actifs risqués et la suppression de 840 postes d'ici fin 2009 dans le cadre d'une réorganisation poussée de sa banque de financement et d'investissement (BFI) touchée par la crise.
La banque, détenue à 71% par les Banques populaires et les Caisses d'épargne, va dans le même temps arrêter un certain nombre d'activités complexes, principalement dans les produits dérivés, tout en démentant la fermeture de l'ensemble de ses activités de marché.
"Les activités de marché que Natixis souhaite abandonner auraient représenté environ 400 millions d'euros de contribution aux revenus de la BFI de Natixis en 2009", a précisé Dominique Ferrero, le directeur général de Natixis, dans un entretien à Reuters.
A la Bourse de Paris, l'action de la banque profite de ces annonces.
Vers 11h30, elle gagnait 7,55% à 1,36 euro, après avoir gagné plus tôt dans la matinée jusqu'à 10%, alors que les autres valeurs bancaires françaises sont toutes orientées à la baisse, à l'image de BNP Paribas qui reculait de 5,33%.
Au même moment, l'indice sectoriel DJ Stoxx perdait 1,86%.
Outre l'arrêt des activités de marché les plus complexes en Asie et aux Etats-Unis, la banque va renoncer à ses activités dans les dérivés complexes d'actions, les dérivés complexes de taux et les dérivés de fonds.
Les dérivés simples seront conservés, mais rapprochés des activités de courtage et d'intermédiation.
Natixis va par ailleurs fermer ses "implantations marginales" notamment en Amérique du Sud, tandis que ses projets de développement en Inde et en Corée sont abandonnés.
"Les activités de banque de financement et d'investissement restent indispensables au monde bancaire et au financement de l'économie", explique Dominique Ferrero.
"Mais les secousses liées à la faillite de Lehman Brothers nous poussent à repenser profondément la nature, les objectifs et l'organisation de ces activités", ajoute-t-il
"Natixis semble enfin prendre la mesure de l'ampleur et de la durée de la crise et prend le taureau par les cornes. Mais c'est dès septembre dernier que nous attendions un plan de cette ampleur", commente Eric Vanpoucke, analyste chez Sal. Oppenheim.
"Les premiers effets ne se feront toutefois pas sentir avant la mi-2009", souligne-t-il.
Au moment du lancement de son augmentation de capital de 3,7 milliards d'euros début septembre, Natixis avait annoncé un premier plan de réorganisation de sa BFI que les annonces de vendredi viennent compléter.
Concernant les suppressions de postes, Natixis a précisé que les effectifs de sa BFI passeront à 4.860 salariés d'ici fin 2009 contre 5.700 salariés en mars 2008.
"La convergence vers la BFI transformée se traduira par une réduction de 40% des effectifs dans les activités de marché les plus complexes, soit une réduction de 15% des effectifs de la BFI" indique le groupe dans un communiqué.
CESSION DES 50% DANS CADEIS TOUJOURS D'ACTUALITÉ
Natixis précise également que les 19 milliards d'euros d'actifs cantonnés, qui concernent des activités d'investissement pour compte propre dans le crédit et les structurés de crédit, seront gérés en extinction par une équipe d'environ quarante personnes.
"Il ne s'agit pas de créer une entité juridique à part. Ce sont simplement des actifs que nous isolons pour les gérer en extinction en lui affectant une équipe dédiée", déclare le directeur général de Natixis.
"Ces 19 milliards d'euros d'actifs pondérés, souvent de bonne qualité, sont représentatifs des activités complexes que Natixis souhaite définitivement arrêter", complète-t-il.
Revenant sur les projets de cession d'actifs, Dominique Ferrero a indiqué à Reuters que les négociations pour la cession des 50% détenus dans Caceis, la filiale de conservation de titres détenue avec le Crédit agricole, se poursuivaient.
"En dehors de Caceis, aucun autre projet de cession d'actifs n'est envisagé pour l'instant", a-t-il ajouté.
Le 8 octobre dernier, le directeur général de la banque avait déjà fait savoir qu'il avait renoncé à vendre Natixis Assurances à la CNP, faute d'accord sur le prix.
Interrogé sur le retrait de la cotation de Natixis, Dominique Ferrero a de nouveau répété que ce sujet n'était pas "d'actualité".
"Les questions fondamentales concernant l'avenir de Natixis comme véhicule coté dans le nouveau paysage bancaire restent toujours d'actualité", explique Eric Vanpoucke.
La banque a par ailleurs démenti vendredi les "allégations sans fondement" concernant la fermeture de l'ensemble des activités de marché, le changement de direction, voire le démantèlement de Natixis.
Edité par Julien Ponthus
Copyright (C) 2007-2008 Reuters
Recevez toutes les infos sur NATIXIS en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email