(BFM Bourse) - Alors que les indices généralistes américains restent bien orientés mercredi, le baromètre des grandes valeurs technologies s'inscrit en repli de 0,6%. Les titres des réseaux sociaux Facebook et Twitter sont en repli à Wall Street après les nouvelles menaces du président des Etats-Unis, ulcéré d'avoir vu dans la nuit son affirmation sur le vote par correspondance remise en cause.
"Accédez aux faits concernant le vote par correspondance". Aux yeux du président américain, l'avertissement accolé par Twitter à ses propres messages évoquant une fraude électorale certaine en Californie, où est évoquée la possibilité de vote par correspondance (à laquelle Donald Trump est hostile), ne constitue rien de moins qu'une atteinte au principe de liberté d'expression. Un sacrilège dans un pays où ce principe figure dans le tout premier article de la Constitution!
L'intégration par Twitter, en dessous des messages du président, d'une mention invitant l’utilisateur de vérifier ces allégations, en le dirigeant vers une sélection d’articles suggérant que les propos du dirigeant sont erronés, a déclenché une contre-attaque véhémente. Donald Trump menace ainsi de fermer tout simplement le réseau de micro-messages (dont il est lui-même un utilisateur compulsif).
Des réseaux sociaux orientés politiquement selon Trump
C'est au travers de son propre compte @realDonaldTrump ("le vrai Donald Trump") que le président des Etats-Unis a déclaré : "Twitter interfère dans l'élection présidentielle de 2020. Ils disent que ma remarque sur le vote par correspondance, qui entraînera une corruption massive et des fraudes, est incorrecte, sur la base de fact-cheking des Fake News CNN et l'Amazon Washington Post... Twitter est complètement en train de brider la liberté d'expression et en tant que président je ne les laisserai pas faire!", a-t-il menacé.
"Les Républicains [au sens des partisans du parti conservateur américain] ont le sentiment que les plateformes de médias sociaux font taire les voix conservatrices. Nous allons fortement les réglementer, ou les fermer, avant de laisser cela arriver", a-t-il ajouté dans un autre message.
De son côté, Twitter n'a formulé aucune déclaration officielle en réponse à ces accusations. Plus tôt dans la semaine, le groupe a présenté son projet "d'étiquetage" des informations erronées, relevant de théories conspirationnistes, qu'il a commencé à mener pour tenter de contrer la masse de fausses nouvelles relatives à la pandémie de la Covid-19.
Amazon et Google touchés par ricochet
Quelle que soit la réalité de la menace, le cours du réseau social essuie mercredi une vive correction, perdant plus de 4% après une heure de cotations outre-Atlantique. L'autre grand réseau social à messages, Facebook, qui n'est pas explicitement visé par Donald Trump, mais qui pourrait tomber sous le coup d'un éventuel durcissement de la législation, recule de 2,6%, tandis qu'Amazon à qui il a fait allusion (le patron du groupe Jeff Bezos détenant à titre personnel le Washington Post) perd 2,3%.
Le cours de Google est un peu moins affecté, avec un recul d'un peu moins de 1%, tandis que le moteur de recherche a lui aussi par le passé suscité l'ire du président américain, qui considère que les résultats de recherche à son sujet ne contiennent que des "fake news".
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