(BFM Bourse) - Les valeurs du luxe progressent nettement en Bourse ce vendredi, portées par un rebond des ventes de détail en Chine en août. Mais ce signal encourageant doit encore être conforté ces prochains mois.
Après de nombreuses séances moroses, le luxe reprend des couleurs en Bourse ce vendredi. LVMH s'adjuge 3,4%, Kering avance de 2,7%, ce qui constitue les deux plus fortes hausses du CAC 40, et Hermès s'adjuge 1,9%. Et vu le poids du luxe au sein de l'indice parisien, ce dernier progresse nettement (+1,5%).
Cette hirondelle ne fait pas forcément le printemps pour le secteur, qui reste sur une mauvaise phase. L'indice paneuropéen des valeurs du luxe demeure ainsi en retrait de 9% depuis le 14 juillet.
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Des ventes de détail satisfaisantes
"Depuis un mois, la pression sur les valeurs du luxe en Bourse provient de la Chine et de la déception sur la conjoncture dans le pays. Car l'activité ralentit aux Etats-Unis et les consommateurs européens se retrouvent sous pression continue de l'inflation. Donc si la Chine continue de décevoir cela devient compliqué pour le secteur", rappelle Jie Zhang, analyste au sein du bureau d'études indépendant AlphaValue.
Pour revenir à la hausse de ce matin, elle est liée à des statistiques en Chine. "C'est un ensemble de chiffres en Chine qui sont porteurs pour le luxe ce vendredi en Bourse, avec notamment les ventes de détail", explique Jie Zhang.
"Ces ventes de détail ont montré une inflexion positive en août. Depuis le mois de juin cet indicateur fléchissait, passant d'une hausse de 12,7% en mai à 3,1% en juin puis 2,5% en juillet. Là elles sont reparties en progression de 4,6%. Or, les ventes de détail sont très liées à la confiance des consommateurs", développe l'analyste.
Des chiffres à confirmer
Un autre analyste confirme l'importance de ce chiffre des ventes de détail "qui vient aider un secteur qui a souffert de la reprise décevante en Chine". Cet intermédiaire évoque également la production industrielle, qui a progressé de 4,5% sur un an, marquant une accélération par rapport aux 3,7% de juillet.
Il faudra bien sûr que cette meilleure forme soit consolidée par les prochaines données. "Evidemment un mois ne suffit pas à établir une véritable tendance, même si ces données sont encourageantes", souligne Jie Zhang.
"On peut toutefois rappeler que la base de comparaison pour les prochaines données en Chine sera plus facile à partir de la fin septembre. Tout simplement parce que l'an passé, le pays avait mis en place de nouveaux confinements à compter de la fin septembre, avec une activité qui avait atteint un creux en novembre", explique l'analyste.
Jeudi, Barclays avait fait montre de précaution sur le luxe. "Nous devenons plus prudents en ce qui concerne luxe, car nous voyons le risque d'une croissance décevante du chiffre d'affaires des ventes en provenance de Chine, ainsi qu'un risque de marge dans l'ensemble de cet univers", prévenait la banque.
L'établissement avait abaissé sa recommandation sur LVMH de "surpondérer" à "pondération en ligne". Barclays n'a pas de grief énorme envers le numéro un du luxe, le jugeant d'ailleurs plus robuste en cas de dégradation de la conjoncture que les autres groupes. Mais elle redoute que les attentes soit trop élevées pour ce bon élève et préfère des valeurs avec des valorisations plus attrayantes (Prada, Richemont) ou avec une dynamique encore meilleure (Moncler).
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