(BFM Bourse) - Le spécialiste de l'affichage extérieur chute à la Bourse de Paris après avoir indiqué que ses revenus connaîtront une progression à un chiffre bas au deuxième trimestre. Ce qui est trop juste aux yeux du marché.

JCDecaux est définitivement une action abonnée à la volatilité après la parution de résultats. Les publications du spécialiste de l'affichage extérieur laissent rarement le marché indifférent et sont souvent suivies de très fortes hausses ou de lourdes sanctions boursières.

Ce mercredi, c'est la deuxième option qui prévaut. L'action JCDecaux plonge de 6,5% vers 11h05 accusant la plus forte baisse du SBF 120, l'indice élargi de la Bourse de Paris.

La chute de l'action survient après la publication de l'activité de la société au premier trimestre. Plus que le début d'année de JCDecaux, ce sont les indications pour le deuxième trimestre qui crispent les investisseurs.

L'entreprise fondée par Jean-Claude Decaux, l'inventeur de l'abribus, a indiqué attendre pour cette période une croissance "low single digit" de son chiffre d'affaires, en données comparables, ce que l'on peut grossièrement traduire par une hausse de 1% à 3%. Or, les analystes attendaient en moyenne une progression des revenus de 4% en données comparables pour cette période, selon un consensus cité par Oddo BHF.

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Une base de comparaison exigeante

"C'est le petit jeu traditionnel avec JCDecaux, on a un excès de réaction à la hausse comme à la baisse par rapport aux prévisions pour le trimestre en cours. Là la sanction paraît exagérée. Rappelons que la société avait une lourde base de comparaison au deuxième trimestre 2024", souligne le bureau d'études.

Sur le deuxième trimestre 2024, JCDecaux avait vu sa croissance atteindre 15,4% en données comparables, le groupe bénéficiant alors à plein tube de deux grands évènements sportifs, synonymes d'achats d'espaces publicitaires supplémentaires : l'Euro 2024 de football et les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

JCDecaux a livré ces perspectives après avoir publié un chiffre d'affaires de 858 millions d'euros au premier trimestre, en hausse de 7% en données publiées et de 5,5% en données comparables, c'est-à-dire hors variation de changes et de périmètre. La croissance dépasse d'un cheveu les attentes, logées à 5,3% en données comparables, et s'est avérée assez homogène sur l'ensemble des segments de la société.

À l'issue de la publication, Oddo BHF a réitéré sa recommandation à "neutre" sur l'action de l'entreprise. Si la valorisation du titre, à environ 11,6 fois les bénéfices attendus en 2025, est devenue "beaucoup plus raisonnable", le courtier a besoin d'une "reprise plus franche du marché chinois" alors que la "visibilité publicitaire" demeure "faible".

"Les fondamentaux restent toutefois toujours bons, le groupe est plus solide qu’il ne l’était avant la crise du Covid avec un modèle plus flexible", ajoute Oddo BHF. "Ceci se traduit par un retour du dividende, à un niveau plus élevé qu’attendu", poursuit le bureau d'études. "Une baisse du titre constituerait une opportunité d’achat pour se positionner sur ces fondamentaux", conseille-t-il.