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RECYLEX S.A.

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Recylex s.a. : "le plomb va demeurer incontournable dans les batteries automobiles"

jeudi 9 avril 2009 à 09h57

(BFM Bourse) - La chute des cours du plomb et du zinc a fait plonger les résultats de Recylex l'année dernière. Dans un contexte économique déprimé et alors que le groupe n'en a pas encore fini avec les procédures judiciaires, Yves Roche, le Président Directeur Général de Recylex, livre à Tradingsat.com une analyse plutôt rassurante de la situation et des perspectives de l'entreprise.

Tradingsat.com : Les résultats de Recylex ont viré au rouge en 2008. N'est ce pas inquiétant ?

Yves Roche : Concernant le plomb, qui représente 60% de nos activités, les volumes vendus en 2008 ont été équivalents à ceux de 2007. Mais la chute des cours des métaux a été beaucoup plus rapide que ne l'avait été la hausse. J'ai d'ailleurs toujours dit que les résultats 2007, exceptionnellement bons, ne pouvaient servir de référence. Les résultats 2008 traduisent donc l'inertie dans la répercussion sur nos coûts d'approvisionnements de la chute des prix de vente. Cela ne remet pas en cause notre modèle économique. D'autant que les résultats 2008 intègrent d'importants éléments exceptionnels : des dépréciations d'actifs pour plus de 5 millions d'euros et une provision de 15,5 millions d'euros concernant les litiges Prud'homaux. Ce qu'il faut retenir c'est que Recylex a généré du cash l'année dernière : 14 millions d'euros. A 77 millions d'euros, notre trésorerie n'a pratiquement pas bougé.

Tradingsat.com : Quelle est la situation dans le zinc ?

Yves Roche : Nous avons fermé notre usine de recyclage de matières zincifères située à Anzin, qui livrait de l'oxyde de zinc aux fabricants de pneumatiques, un secteur sinistré. Notre autre activité de traitement du zinc, le recyclage des poussières des sidérurgistes, est logiquement affectée par les baisses de production dans l'acier. Nous recueillons donc moins de matière. Mais je ne vois pas la situation s'éterniser.

Tradingsat.com : Profiterez-vous des retombées des plans d'infrastructures annoncés partout dans le monde ?

Yves Roche : Ils vont avoir un impact direct sur la demande de matières premières. Ils toucheront surtout le bâtiment, qui est consommateur de zinc. On peut donc s'attendre à un effet positif sur les prix, et sur notre activité : nous vendons un produit intermédiaire utilisé dans les fonderies. Notre client, c'est le producteur de zinc qui mélange notre produit à du minerai.

Tradingsat.com : Comment voyez-vous les perspectives pour le plomb ?

Yves Roche : Le plomb est utilisé à 80-85% dans des accumulateurs, les batteries automobiles représentant 80% de ce marché. Environ 10% de la consommation mondiale de plomb est destinée à des batteries de première monte, la majeure partie étant donc destinée aux batteries de remplacement, moins touchées par la crise. Le problème actuel concerne la collecte des batteries usagées, qui est pénalisée par la faiblesse temporaire de la demande de ferraille. Les stocks sont en train de se constituer un peu partout. Simplement, ils seront collectés avec un décalage dans le temps.

Tradingsat.com : Quelle est l'importance de la Chine sur le marché du plomb ?

Yves Roche : Recylex ne vend pas de plomb à des fabricants chinois de batteries automobiles et vélos électriques. Nos clients sont essentiellement européens. Cela étant, le marché du plomb est mondial. Indirectement, la demande chinoise peut donc influer sur notre chiffre d'affaires en agissant sur les cours du métal. En Chine, la première utilisation du plomb concerne les petites batteries équipant les vélos à assistance électrique, un marché porteur.

Tradingsat.com : Où en sont vos projets de développement en Algérie ?

Yves Roche : Notre usine de traitement et de recyclage des batteries automobile est maintenant construite. Les tests de production sont en cours pour une mise en service qui devrait intervenir dans le courant du semestre. Son activité est identique à celle de nos trois sites européens : les batteries usagées sont broyées, le plomb et le plastique sont extraits puis vendus dans nos filiales européennes. Notre ambition est de recycler la moitié du marché algérien.

Tradingsat.com : Les procédures judiciaires liées au passé de Metaleurop s'éternisent. Êtes vous confiant quant à leur issue ?

Yves Roche : Dans l'affaire des anciens salariés de Metaleurop Nord, la Cour d'Appel de Douai rendra son jugement le 26 juin sur le fait de savoir si Recylex SA était co-employeur de 493 salariés non cadres de cette ancienne filiale, ainsi que l'a estimé le Conseil de Prud'hommes de Lens le 27 juin dernier. Une position que nous contestons vigoureusement. Metaleurop SA n'était pas co-employeur mais actionnaire de cette société. Lors d'une précédente procédure aujourd'hui terminée, les juridictions commerciales avaient d'ailleurs conclu à l'absence de confusion de patrimoine entre Metaleurop Nord et Metaleurop SA et à la non fictivité de la société Metaleurop Nord, alors que les liquidateurs judiciaires tentaient d'étendre la liquidation judiciaire de Metaleurop Nord à Metaleurop SA.

Ces mêmes liquidateurs ont engagé une nouvelle procédure devant les juridictions commerciales pour une action dite en comblement du passif de Metaleurop Nord à hauteur de 50 millions d'euros. Ils ont déjà été déboutés une première fois en février 2007. Selon nous, la demande des liquidateurs aurait dû faire l'objet d'une déclaration de créance au passif de Metaleurop SA dans le cadre du redressement judiciaire, mais la cour d'appel s'est jugée incompétente sur ce point et a invité les parties à saisir le Conseil d'Etat. A présent, soit celui-ci considère qu'il peut y avoir des exceptions autorisant à ne pas déclarer cette créance, et la Cour d'appel pourra rendre son jugement. Soit il n'y a pas d'exception possible et la procédure est terminée.

Tradingsat.com : L'automobile représente une large part de votre activité. La batterie au plomb aura-t-elle une place dans la voiture de demain ?

Yves Roche : Tout d'abord, notre activité de recyclage du plomb des batteries usagées joue un rôle important dans la préservation de l'environnement. Je pense par ailleurs que le plomb va demeurer incontournable dans les batteries automobiles sur les 20 à 30 prochaines années. On parle beaucoup de batteries électriques au lithium, on ne parle jamais de leur recyclage, de leur traitement en tant que déchet. Or, une batterie au lithium chauffe au contact de l'air, et explose au contact de l'eau. Selon mes informations, le recyclage de ce type de produit n'est pas encore parfaitement maîtrisé. Deuxièmement, les véhicules 100% électriques, donc sans batterie au plomb, me semblent davantage adaptés à une utilisation de niche, et non de masse, pour des raisons simples de capacités disponibles et de coûts d'extraction du lithium. L'avenir sera à la réduction des consommations et des émissions de CO2, mais toujours à partir de moteurs thermiques, et donc contenant une batterie au plomb.

Propos recueillis par François Berthon

Propos recueillis par - ©2025 BFM Bourse
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