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CARMAT

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Carmat : "sur les "écrans radar" des investisseurs !"

vendredi 18 février 2011 à 10h10

(BFM Bourse) - Après une accalmie de quelques mois, l'action Carmat refait battre le cœur des investisseurs. Elle vient de bondir de plus de 80% en l'espace d'une semaine. Valérie Leroy, récemment nommée au poste de Directrice du Marketing et des Relations avec les Investisseurs de l'inventeur du « cœur artificiel le plus avancé au monde », nous rappelle les enjeux liés à ce projet extrêmement innovant dans le monde des « medtechs ».

Tradingsat.com : Que vous inspire la hausse impressionnante de l'action Carmat ?

Valérie Leroy : La société s'est introduite en Bourse en juillet dernier, à 18,75 euros, en prenant des engagements précis. En voyant l'atteinte de nos premiers objectifs, certains investisseurs initialement hésitants ont visiblement pris la décision de se positionner à l'achat. En terme de parcours boursier, Carmat est d'ailleurs l'une des rares introductions réussies à la Bourse de Paris.

Tradingsat.com : Quelle(s) explication(s) voyez-vous à cette réussite ?

Valérie Leroy : C'est sans doute une conséquence de la communication transparente de la société sur ses progrès. Après l'ouverture de notre « salle blanche », nous avons procédé aux tests sur banc d'essais pour évaluer la fiabilité et l'hémocompatibilité de la prothèse, puis au démarrage en novembre dernier de la production, avec l'assemblage des premières prothèses de cœur artificiel. Une étape majeure.

Tradingsat.com : Il s'agit de prototypes ?

Valérie Leroy : Non, on parle ici de vraies prothèses destinées à être implantées sur des patients à la fin de cette année ! Nous avons dépassé la phase de conception, Carmat est maintenant pleinement engagé dans la phase d'industrialisation du produit. Fin 2011 sera une date clé. Les essais cliniques sur les patients permettront de lever une grosse partie des risques liés au projet. Avant cela, l'étape intermédiaire sera le dépôt à l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), au plus tard en juin, du dossier de demande d'autorisation pour procéder aux implantations.

Tradingsat.com : Justement quels sont les risques ? Le cœur de Carmat peut-il ne pas fonctionner ?

Valérie Leroy : Les risques sont davantage liés à la pathologie, à la condition des patients, qu'à la prothèse, qui a fait l'objet de très nombreux tests. L'état général des patients en insuffisance cardiaque terminale est souvent très dégradé. L'objectif est d'atteindre les mêmes résultats avec le cœur artificiel de Carmat qu'avec la transplantation du cœur d'un donneur chez ces patients très fragiles.

Tradingsat.com : Les sociétés innovantes du secteur médical sont parfois difficiles à appréhender par les investisseurs.

Valérie Leroy : Le message de Carmat est clair, sa cible bien définie : ce sont les patients en insuffisance cardiaque terminale avancée pour lesquelles il n'y a d'autres alternative que la transplantation. Or, le déficit de greffons est considérable. Les besoins au niveau mondial s'élèvent à 100 000 patients, contre seulement 4000 transplantations effectuées par an. Ce sont des opérations délicates qui nécessitent un traitement immunosuppresseur dépresseur à vie pour éviter le rejet de la greffe, alors que le cœur de Carmat est biologiquement neutre, et hémocompatible, grâce à ses biomembranes.

Tradingsat.com : Quelle est la compétitivité économique du projet ? Combien coûte votre cœur artificiel ?

Valérie Leroy : La prothèse coûte environ 160 000 euros. Le montant total d'une implantation du cœur artificiel est équivalent à celui d'une transplantation, mais les coûts en amont et en aval d'une transplantation sont beaucoup plus élevés. Les patients passent en moyenne 4 mois sur liste d'attente, en grande partie dans un service de soins intensifs, où chaque journée coûte 2000 euros par jour…

Tradingsat.com : En plus d'être un grand espoir pour les malades, le cœur de Carmat s'inscrit donc dans le mouvement actuel de réduction des dépenses de santé…

Valérie Leroy : Absolument. L'insuffisance cardiaque représente à elle seule en Europe 2% des dépenses totales de santé. Plus la maladie progresse, plus elle est coûteuse. Or les patients en phase avancée ou terminale auxquels s'adresse la bioprothèse Carmat représentent 30% des dépenses. L'Américain Heart Association, qui regroupe aux Etats-Unis tous les professionnels de santé en cardiologie, prévoit un triplement des coûts liés à l'insuffisance cardiaque à l'horizon 2030.

Tradingsat.com : Qu'apporte Henri Lachman, le président du conseil de surveillance de Schneider, qui vient d'entrer à votre conseil d'administration ?

Valérie Leroy : D'abord, son expérience considérable de la gestion financière et stratégique. Mais Monsieur Lachman est aussi, et surtout, président du conseil d'administration du Centre Chirurgical Marie Lannelongue, qui fait référence dans le domaine des transplantations cardiaques. C'est un signal très fort des attentes et de l'intérêt de la communauté médicale pour notre projet.

Tradingsat.com : L'industrie « medtech » est très développée aux Etats-Unis. Percevez-vous l'intérêt d'investisseurs étrangers, notamment américains, pour Carmat ?

Valérie Leroy : Nous nous sommes concentrés pour l'instant sur les investisseurs français et européens, mais nous avons reçu de nombreuses demandes spontanées d'informations de la part d'investisseurs potentiels américains et asiatiques. Carmat est définitivement sur leurs « écrans radar » ! Ces contacts prendront toute leur importance après les essais cliniques, et quand nous atteindrons la phase de demande d'autorisation à la FDA pour entrer sur le marché américain.

Tradingsat.com : Si l'on se projette au-delà de 2011, quand saurez-vous si les essais cliniques sont concluants ?

Valérie Leroy : Selon le calendrier toujours en vigueur donné au moment de l'introduction en Bourse, la commercialisation est programmée pour le courant de l'année 2013. Les implantations sur les patients permettront d'accumuler des données cliniques sur une durée d'environ une année, au bout de laquelle il faudra établir des rapports, puis déposer les dossiers en vue de l'obtention du marquage CE, nécessaire à la commercialisation en Europe.

Propos recueillis par François Berthon

Propos recueillis par - ©2025 BFM Bourse
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