Par Dominique Vidalon

PARIS (Reuters) - Havas annonce l'acquisition de l'agence britannique d'achat d'espaces BLM pour un montant proche de 20 millions de livres (26 millions d'euros) et se dit prêt à réaliser de nouvelles acquisitions ciblées de taille moyenne de ce type.

"Vous n'allez pas voir de grandes opérations, mais plutôt des opérations moyennes comme celle-ci", a déclaré Fernando Rodes Vila, directeur général du groupe publicitaire, lors d'un entretien téléphonique accordé à Reuters, en précisant que les opérations en question seraient d'une taille comprise entre 10 et 70 millions d'euros.

"On travaille plus pour le résultat que pour la taille", a-t-il ajouté.

Fernando Rodes a également indiqué qu'Havas espérait toujours pouvoir discuter d'une coopération future avec son rival britannique Aegis.

Havas, qui attend un impact relutif de l'acquisition de BLM sur son résultat à partir de 2008, était à même de réaliser de nouvelles acquisitions en Grande-Bretagne, où il réalise déjà près de 15% de son chiffre d'affaires. Le groupe a également étudié la Russie et le Brésil, a indiqué Fernando Rodes Vila.

La priorité du sixième groupe publicitaire mondial reste cependant la croissance organique, a-t-il ajouté.

En 2007, BLM a enregistré un chiffre d'affaires de 123 millions de livres sterling. Havas estime que BLM Quantum combinée avec Media Contacts deviendra le 2e groupe média dans le numérique en Grande-Bretagne derrière Isobar, filiale d'Aegis.

Début janvier, le président d'Havas Vincent Bolloré a indiqué que le groupe envisageait de réaliser en 2007 une croissance organique dans le haut d'une fourchette de 5 à 6%.

Fernando Rodes Vila a souligné qu'a vu des données enregistrées en novembre dernier, la croissance organique d'Havas Media seul était attendue entre 18 et 19% en 2007.

L'opération BLM augmentera la part des achats d'Havas dans le numérique en Grande-Bretagne à plus de 20%. Elle correspond également à la volonté du groupe de doubler la part de son chiffre d'affaires dans le numérique, qui atteint aujourd'hui 10%.

Le groupe Bolloré, premier actionnaire d'Havas, est également le principal actionnaire d'Aegis, ce qui a entraîné des spéculations de rapprochement entre les deux groupes.

Avec 29,86% du groupe britannique, Bolloré a vu ses demandes de sièges au conseil d'Aegis repoussées à quatre occasions mais n'a pour le moment pas renouvelé cette demande.

A propos du groupe britannique, Fernando Rodes Vila a indiqué que la baisse de son cours pourrait "ouvrir un environnement plus favorable à un dialogue".

"Ce que l'on réclame, c'est un dialogue ouvert et profond avec Aegis", a-t-il dit.

Interrogé, dans ce cadre, sur l'éventualité d'une acquisition, Fernando Rodes Vila a déclaré : "Il y a plusieurs choses à faire avant de penser à une acquisition. La première chose, c'est d'étudier le dossier ensemble. Etudier comment générer ensemble de la valeur pour nos actionnaires."

L'action Havas a gagné lundi 0,34% à 2,95 euros.

Dominique Vidalon, version française Benjamin Mallet

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