(BFM Bourse) - Le groupe a livré son point d'activité sur neuf mois, avec des revenus et des prises de commandes supérieurs aux attentes. La société rehausse ses objectifs annuels.

Dans le langage boursier, Gaztransport et Technigaz (GTT) est ce que l'on appelle un "compounder", c'est-à-dire, pour reprendre la définition de Morgan Stanley, une entreprise de qualité, capable d'afficher une croissance et une performance boursière à l'épreuve des cycles et d'une conjoncture défavorable.

Cette ex-filiale d'Engie s'est bâti une solide réputation en Bourse, grâce à un positionnement particulier. Le spécialiste des membranes cryogéniques pour le transport de gaz naturel liquéfié (GNL) jouit d'une place de leader de marché solide, 83% des navires de GNL étant équipés des technologies de GTT, selon Alphavalue.

De plus, GTT évolue sur un modèle "asset-light" (avec peu d'actifs détenus en propres) car la société perçoit des redevances auprès de ses clients (les chantiers navals, les armateurs et les entreprises pétrolières) en leur licenciant ses technologies.

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La plus forte hausse du SBF 120

Ce qui permet au groupe d'afficher des marges impressionnantes, avec notamment une marge opérationnelle de 58,4% l'an passé.

Grâce à ce modèle robuste, la société affiche un parcours boursier enviable: +40% depuis le début de l'année, +54% sur trois ans, +116% sur cinq ans.

L'entreprise soigne un peu plus sa progression ce lundi. GTT s'adjuge ainsi 6,2% vers 10h45, enregistrant la deuxième plus forte hausse du SBF 120, après avoir fait état de son activité sur les neuf premiers mois de l'année et relevé ses perspectives pour l'exercice en cours.

Sur les neuf premiers mois de l'année, la société a dégagé des revenus de 599,6 millions d'euros, en croissance de 29% sur un an, et de 27,6% hors de périmètre.

Sur le seul troisième trimestre, GTT a dégagé 211 millions d'euros de chiffre d'affaires, surpassant largement le consensus (la prévision moyenne des analystes), inscrit à 202 millions d'euros, remarque Jefferies. Le montant traduit par ailleurs une croissance de 24,1% sur un an.

"Le groupe confirme la très bonne dynamique affichée ces derniers exercices malgré un effet de référence de plus en plus soutenu. L’activité constructions neuves (93% du chiffre d'affaires) affiche une hausse de 30%", souligne Oddo BHF.

Au niveau de l'activité commerciale, la société a indiqué avoir enregistré, sur l'ensemble des neuf premiers mois de l'année, 19 commandes de méthaniers et sept commandes d'éthaniers. Au total, le carnet de commandes s'établit à 295 navires à fin septembre, en baisse de 14 unités sur un an.

Une valorisation pas excessive

Oddo BHF remarque que la société a gagné 10 commandes de méthaniers sur le seul troisième trimestre, ce qui "renforce le chiffre d'affaires sécurisé de 602 millions d'euros pour 2026 et 430 millions d'euros pour 2027".

"Aux États-Unis, la levée du moratoire sur les nouveaux projets de GNL (en janvier, NDLR) a relancé de façon spectaculaire les décisions d’investissement. Dix nouveaux projets de liquéfaction ont été validés, dont six aux États-Unis, pour une capacité record de 84 Mtpa (millions de tonnes par an, NDLR)", a expliqué le PDG du groupe, Philippe Berterottière, cité dans un communiqué.

À l'issue de ce trimestre, GTT a décidé de relever ses objectifs pour l'année en cours, qui intègrent désormais le rachat de la société danoise Danelec, finalisé en juillet dernier.

Le chiffre d'affaires de la société est désormais attendu dans une fourchette allant de 790 à 820 millions d'euros (contre 750 à 800 millions d'euros). L'entreprise anticipe, par ailleurs, un résultat brut d'exploitation (Ebitda) situé entre 530 et 550 millions d'euros, contre 490 à 540 millions d'euros auparavant.

Oddo BHF a réitéré à "surperformance" son opinion sur le titre tout en relevant son objectif de cours à 200 euros contre 185 euros précédemment. Le courtier estime que la valorisation demeure "modérée", en dépit de la bonne performance du titre, avec une valeur d'entreprise à 11,4 fois l'Ebitda attendu en 2026 contre une moyenne historique située entre 13 et 14 fois.