(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques a pâti l'an dernier d'un taux de rotation des effectifs encore plus important qu'à l'accoutumée. De plus Groupe Open n'a pas pu mener à bien toutes ses ambitions de croissance externe. Les résultats en souffrent et le titre chute à un plus bas depuis juin 2016.
Dénicher des développeurs informatiques, ces chevilles ouvrières des ESN (entreprises de services du numérique), devient de plus en plus complexe. Ces profils techniques, souvent jeunes et recherchés, n'hésitent pas à démissionner du jour au lendemain pour saisir de nouvelles opportunités. Et ce phénomène a particulièrement affecté Groupe Open l'an dernier. Pour cette raison, entre autres, l'entreprise co-présidée par Frédéric Sebag et par Guy Mamou-Mani et dirigée par Nathalie Mréjen a subi un retard sur ses objectifs chiffrés au cours de l'exercice écoulé. Son cours de Bourse chute de 7,85% à 15,72 euros jeudi vers 11h15.
Alors que l'entreprise de services numériques (la nouvelle appellation des SSII) estime avoir "réussi son pivot" en obtenant la reconnaissance de sa position sur l'écosystème digital, elle a fait face "à des contraintes de marché" la conduisant à enregistrer un retard sur ses objectifs chiffrés. Principalement, Open subit donc les conséquences d'un turnover (taux de rotation de l'effectif dit productif, développeurs et ingénieurs en informatique) de 26,4%. Même si le secteur numérique connaît dans son ensemble un taux de renouvellement des collaborateurs particulièrement élevé (proche de 20%, selon une étude d'HEC), le taux propre à la société l'an dernier a été encore plus important qu'attendu. Il s'est en outre aggravé d'une baisse de la sous-traitance, toujours faute de profils disponibles.
En d'autres termes, alors même que le groupe a recruté plus de 1.000 nouveaux collaborateurs, son effectif productif en équivalent temps plein a reculé à 3.660 personnes fin décembre (dont 300 sous-traitants), contre 3.700 personnes en 2017 (dont 350 sous-traitants).
En outre, Open indique n'avoir pas pu réaliser toute son ambition de croissance externe. La société a aussi souffert de nombreux projets digitaux à faible maturité nécessitant de gros efforts d’avant-vente.
Une marge opérationnelle en repli
Traduit en chiffres, cela implique que malgré une croissance de 3,2% (conforme au marché) du chiffre d'affaires à 323,8 millions d'euros, le résultat opérationnel courant a décliné de 3% à 24,4 millions d'euros - soit un taux de marge opérationnelle passant de 8% en 2017 à 7,5% en 2018. Le résultat net des activités poursuivies a cependant progressé de 9% à 11,1 millions d'euros, favorisé par une diminution du coût (suivant la norme comptable IFRS2) des actions gratuites attribuées aux managers.
Groupe Open indique en outre que l'entreprise subira toujours les conséquences de ses problèmes de recrutement en 2018 au premier semestre 2019. Le groupe affirme toutefois avoir engagé "des actions concrètes et efficaces pour attirer les talents (utilisation massive des réseaux sociaux avec un sourcing intensif), bien les intégrer et les fidéliser", ce qui a permis de retrouver une légère croissance de l'effectif au premier trimestre (gain net de 50 collaborateurs). Les effets de ce plan d'action "permettent d’envisager un retour à une croissance organique dès le second semestre 2019".
Au total, l’année 2019 devrait avoir des résultats comparables à ceux de 2018. Quant à l'objectif d'un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros et d'un résultat opérationnel courant de 10% à horizon 2020, ils sont "décalés" sine die.
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