par Florent Le Quintrec et Michel Rose

PARIS (Reuters) - Le Groupe Flo, spécialiste de la restauration, s'est engagé de manière "agressive" sur la baisse des prix de ses produits dans le sillage du passage de la TVA à 5,5%, a déclaré à Reuters le président du directoire du groupe, Dominique Giraudier, lors d'un entretien téléphonique.

"Sur l'ensemble de nos enseignes, c'est une opportunité exceptionnelle qui nous est donnée pour faire un plan de relance commerciale", a-t-il souligné. "Sur nos chaînes, entre 30 et 40% de nos offres bénéficient d'une baisse de 11,8%." Et certains établissements répercutent intégralement la baisse de la TVA sur les prix.

Le groupe observe une incidence de cette mesure mise en place le 1er juillet sur la fréquentation de ses restaurants. "On est à sept jours d'expérience, on a des premières remontées, la photo est incontestable. On a un retournement des volumes et les efforts de prix ont une incidence sur la fréquentation", a ajouté Dominique Giraudier.

Groupe Flo s'attend à ce que l'effet TVA compense au second semestre la baisse du chiffre d'affaires escomptée sur les six premiers mois de l'année. Le deuxième trimestre 2009 suit la même tendance que le premier et devrait être marqué par un recul des ventes d'un peu plus de 10%, a ajouté le président du directoire du groupe.

"La TVA va nous aider simplement à compenser nos pertes et à recréer un effet volume salutaire", a-t-il précisé.

Groupe Flo espère une reprise au second semestre 2010 mais n'anticipe pas de perte pour l'exercice en cours. "On sera pour moi légèrement inférieurs à 2008", a indiqué Dominique Giraudier. Le résultat opérationnel courant était ressorti à 14,4 millions d'euros au 31 décembre 2008.

Le groupe, propriétaire des chaînes Hippopotamus, Bistro Romain, Maître Kanter ou encore Brasserie Flo en plus de la Coupole et de Bofinger à Paris, a réalisé au premier trimestre 2009 un chiffre d'affaires de 88,3 millions d'euros, en recul de 11,4% par rapport au 1er trimestre 2008, mais en ligne avec le marché.

Les restaurants situés en périphérie n'ont pas retrouvé les niveaux d'avant la hausse du prix de l'essence de l'an dernier. A cela s'ajoute "une crise psychologique" qui conduit les consommateurs à faire plus attention à leurs dépenses. Et l'activité touristique, principalement à Paris, s'est inscrite en recul d'environ 30% depuis le 4e trimestre 2008.

Cette baisse de chiffre d'affaires est imputable pour environ 5-6% à la chute des volumes, tandis que la baisse de la dépense moyenne compte pour à peu près 4%, due pour moitié au recul de la consommation de boissons.

"On voit des carafes d'eau fleurir sur nos tables", a-t-il observé.

RECOURS CROISSANT AU TEMPS PARTIEL

Groupe Flo vient d'annoncer la renégociation de sa dette avec ses créanciers et le lancement d'une augmentation de capital pour 20 millions d'euros. Il va également céder une partie des Bistro Romain et devra consacrer 60% du fruit de ces cessions au remboursement anticipé de sa dette.

Le groupe met aussi en place une nouvelle planification visant à recourir au temps partiel à hauteur de 30-35% à terme.

"On a quand même réduit notre effectif de 800 personnes. Nous sommes à une dizaine de pourcents de temps partiel utilisé, l'objectif étant de monter à 30-35%", a-t-il précisé.

Il estime que la crise actuelle va conduire à une "cannibalisation" des indépendants par les chaînes. "Les cartes sont en train de se redistribuer", assure Dominique Giraudier. "On se prépare pour être prêt à réagir très vite pour reprendre un niveau de développement qui était celui que nous avions avant."

Il souligne toutefois un manque de visibilité sur le comportement des consommateurs après la crise et anticipe une évolution du restaurant de demain, à mi-chemin entre la mode du "fooding" et le service à table traditionnel.

Jeudi à la Bourse de Paris, le titre Groupe Flo a clôturé en baisse de 7,64% à 2,90 euros, portant sa capitalisation boursière à près de 85 millions d'euros. Vendredi, vers 11h00, l'action grimpe de 8,6% à 3,15 euros.

Edité par Gilles Guillaume

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