(BFM Bourse) - Entretien accordé à La Vie Financière par Jacques Tordjman, Président-directeur général de GFI Informatique :
Quels enseignements tirez-vous de l'échec de l'OPA de Fujitsu Services ?
J'ai toujours été persuadé d'une chose dans ce métier : les OPA hostiles ne réussissent jamais. Dans les services informatiques, le principal actif, ce sont les hommes. Comment espérer réussir une acquisition sans avoir auparavant convaincu ceux qui y travaillent ? Autre leçon capitale : une entreprise, quelle qu'elle soit, a besoin d'un actionnariat stable. C'est important de pouvoir travailler dans la durée avec un actionnaire de référence. Ce sera le cas désormais avec le fonds d'investissement Apax Partners, si ce dernier le souhaite toujours.
Quel rôle jouera précisément le fonds Apax ?
Les gens d'Apax nous connaissent bien. Ils ont adhéré à nos valeurs ainsi qu'à notre projet économique. Ils étaient d'accord avec les objectifs de croissance fixés pour 2010, à savoir un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros et une marge opérationnelle de 9 %. Apax était prêt à nous aider financièrement à atteindre nos objectifs, via des acquisitions par exemple. Pour l'instant, ils ne veulent pas entrer au conseil d'administration. Pourtant, il me semblerait normal qu'ils soient associés à la gouvernance de GFI. Je le leur ai proposé. A eux de décider.
Qu'en est-il des autres fonds, très nombreux, qui sont entrés dans le capital pendant l'OPA ?
La Financière de l'Echiquier, qui détient environ 3 % du capital, est également un actionnaire important. En revanche, il y a effectivement beaucoup de fonds d'investissement qui ont acheté des titres pour jouer l'OPA. Ils étaient clairement dans une stratégie à court terme. Certains d'entre eux devraient toutefois rester dans le capital. En ce qui concerne la société de gestion Boussard & Gavaudan, qui a soutenu l'offre de Fujitsu, à elle de se manifester si elle veut travailler avec nous. Au départ, notre stratégie les avait convaincus. Puis, lorsque l'OPA a été lancée, ils ont voulu faire monter les enchères. Dès lors, nous ne pouvions plus nous entendre...
Désormais, quelles sont les priorités du groupe ?
Remobiliser les troupes sur le « projet 2010 » ! Les actionnaires nous ont délivré un message ; à nous de ne pas les décevoir et de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés. Pour y parvenir, nous devrons dès cette année enregistrer une croissance interne de 6 % et poursuivre les acquisitions. Nous espérons d'ailleurs boucler deux nouvelles opérations ce semestre. Dans cette optique, nous ne manquerons pas de consulter nos nouveaux actionnaires, qu'il faut songer à associer à la gouvernance de l'entreprise.
Propos recueillis par R. G.
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