par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - La direction d'Engie ne compte pas céder la participation de 32% détenue par le groupe au capital de Suez ni prendre le contrôle du numéro deux mondial du traitement de l'eau et des déchets, a déclaré mardi une source proche du conseil d'administration de l'énergéticien.
Le conseil se prononcera formellement sur le sujet mardi après-midi, a-t-on également appris.
"La position de la direction, c'est le statu quo", a indiqué la source interrogée par Reuters, précisant que cette position figurait telle quelle à l'ordre du jour du conseil.
Un porte-parole d'Engie n'a pas souhaité commenter ces informations, rapportées dans un premier temps par le quotidien Les Echos.
"C'est une décision par défaut car Engie n'a pas vraiment les moyens d'acheter. Malgré le désendettement, il y a pas mal d'interrogations sur ses marges de manoeuvre", a commenté la source proche du conseil, regrettant que la décision "fuite" avant même que l'instance se soit officiellement prononcée.
A 11h08, l'action Suez se repliait de 2,1% à 12,07 euros pendant qu'Engie gagnait 1,3% à 12,15 euros.
Ces annonces interviennent alors qu'Engie a prévu de présenter un nouveau plan stratégique vers la fin du mois de février et que Suez se cherche une nouvelle direction pour succéder à Gérard Mestrallet et Jean-Louis Chaussade, respectivement président du conseil et directeur général, atteints par les limites d'âges l'an prochain.
Les rumeurs autour des 32% d'Engie au capital de Suez sont récurrentes depuis que le groupe dirigé par Isabelle Kocher a laissé expirer un pacte d'actionnaires sur le contrôle de la société en 2013.
Le scénario d'une reprise du contrôle de Suez comptait toujours ses partisans, qui prônaient la création d'un vaste pôle regroupant à la fois le spécialiste de l'eau et des déchets et les services énergétiques d'Engie (ex Cofely), mais plusieurs observateurs ont exprimé ces derniers mois des doutes sur l'intérêt stratégique d'un rapprochement.
Dans le même temps, l'hypothèse d'une sortie d'Engie de Suez et d'une prise de contrôle de ce dernier par son grand rival Veolia - après une tentative de rapprochement avortée en 2012 - est réapparue dans des notes d'analystes.
Engie a pour sa part régulièrement indiqué qu'il était satisfait de sa participation au capital de Suez et s'est contenté de souscrire à hauteur de sa participation à l'augmentation de capital de l'entreprise lancée au printemps 2017 dans le cadre du rachat de GE Water.
Au cours de clôture de lundi, les 32% d'Engie au capital de Suez étaient valorisés à près de 2,4 milliards d'euros.
(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)
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