par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Poweo n'envisage pas de se retirer de la Bourse et n'a pas constaté de détérioration des conditions de financement de son projet de centrale à gaz de Toul (Meurthe-et-Moselle), déclare Patrick Massoni, directeur des relations investisseurs du producteur alternatif d'électricité et de gaz.
"Il n'y a pas de projet de sortie de cote", a-t-il ajouté lors d'une interview accordée à Reuters, démentant une information publiée par le quotidien Les Echos, selon lequel le P-DG de Poweo Charles Beigbeder "réfléchit à une éventuelle sortie de la Bourse".
"On n'a même pas engagé le début d'une réflexion. Simplement, quand un marché (la Bourse) ne fonctionne pas, il paraît légitime de se poser la question de savoir s'il faut rester dans le marché. A priori, la réponse est oui", a ajouté Patrick Massoni.
Vers 12h55, Poweo gagnait 3,48% à 11,90 euros alors qu'il progressait de plus de 12% avant les déclarations de Patrick Massoni. En un an, le titre a perdu 65%.
"A aucun moment nous n'avons constaté une détérioration des conditions actuelles ou à venir sur le financement du projet de Toul (...). La crise financière a amené la société à s'adapter dans sa stratégie de financement : au lieu de se concentrer sur une banque, nous avons aujourd'hui des discussions avec un 'pool' bancaire", a également déclaré le directeur des relations investisseurs de Poweo.
"Nous étudions les opportunités que pourraient créer d'autres sources de financement alternatives sous des formats innovants", a-t-il toutefois ajouté.
"L'un n'empêche pas l'autre : on ne fait pas le deuxième parce qu'on a un problème avec le premier et si nous trouvons des sources de financement innovantes, elles seront probablement utilisées non pas pour Toul mais pour d'autres projets."
Les Echos ont écrit que, faute de financement, Poweo n'excluait pas de devoir reporter le lancement de la centrale à gaz prévue à Toul et réfléchissait à des solutions "innovantes" de financement pour ce projet, parmi lesquelles la création d'une filiale spécifique dont le capital serait ouvert à des partenaires minoritaires ou l'émission de titres hybrides.
PAS D'IMPACT DE LA CRISE DU GAZ
"En ce qui concerne Toul, à ce stade, on n'a aucune raison de penser qu'on aura un obstacle (...). Il est évident que le contexte est favorable à ce type d'investissements et que cela se retrouvera du côté des banques, qui pourront apprécier de financer des actifs industriels", a estimé Patrick Massoni.
La mise en service de la centrale de Toul est toujours prévue pour la fin 2011, a-t-il ajouté, soulignant que Poweo était sur le point d'obtenir l'autorisation d'exploitation.
Le besoin de financement pour cette centrale sera de 350 millions d'euros au maximum et "vraisemblablement un peu moins", a précisé Patrick Massoni, soulignant que la finalisation du financement se ferait une fois obtenu un engagement d'achat d'une partie de la capacité du site de la part d'une ou plusieurs sociétés.
Charles Beigbeder, cité par Les Echos, a par ailleurs déclaré : "Notre objectif, c'est désormais que le résultat d'exploitation soit à l'équilibre sur l'ensemble de l'année 2009."
Patrick Massoni a de son côté indiqué : "Ce n'est pas encore une 'guidance' officielle parce que cela repose sur un plan d'actions qui est en cours de définition. On a quand même suffisamment d'éléments et d'arguments pour penser qu'on va y arriver, mais il faut qu'on aille au bout de la démarche pour en faire un 'commitment' officiel vis-à-vis du marché."
Evoquant le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, le directeur des relations investisseurs de Poweo a déclaré que le groupe n'était "pas à ce stade impacté" et a fait valoir que les groupes gaziers européens auprès desquels il a des contrats d'approvisionnement n'étaient eux-mêmes pas touchés.
Edité par Jacques Poznanski
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