(BFM Bourse) - Le président du conseil d'administration du concepteur du cœur artificiel Aeson, Pierre Bastid, a déclaré ce vendredi dans l'émission Good Morning Business qu'une sortie de la cote de la société représenterait une solution "idéale". Mais qui s'avère encore "prématurée" à ce stade.
Carmat court après le cash pour assurer sa survie. Le concepteur du cœur artificiel Aeson a lancé en début de semaine une augmentation de capital de 10,3 millions d'euros (qui pourra être portée à 13,6 millions en cas d'exercice de la clause d'extension et de l'option de surallocation).
Cet appel au marché doit permettre à la société de financer ses activités jusqu'à la fin 2024. Sans cette levée de fonds, Carmat serait à court d'argent à la fin du mois.
Invité de BFM Business, Pierre Bastid, président du conseil d'administration et actionnaire de Carmat à hauteur de 13,5%, a reconnu "que lever de l'argent (était) aujourd'hui la difficulté essentielle de Carmat".
Le but de l'augmentation de capital est de "tenir jusqu'à la fin de l'année, peut-être même janvier, cela va dépendre du succès de cette levée de fonds, on réduit le 'cash burn' (la consommation de trésorerie, NDLR)", a développé le dirigeant. "L'idée c'est de pouvoir, à la fin de l'année, annoncer suffisamment de bonnes nouvelles pour pouvoir encourager les actionnaires actuels voire de nouveaux investisseurs" à mettre au pot, a-t-il ajouté.
Pierre Bastid, devenu président du conseil d'administration en juillet, estime néanmoins que la meilleure solution pour Carmat serait, in fine, de sortir de la cote.
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Des prévisions à tenir
"Dans un monde idéal on trouverait quelqu'un qui aurait les poches très profondes, qui mettrait entre 200 et 300 millions d'euros sur la table, qui sortirait Carmat de la Bourse", a expliqué le dirigeant. "Je pense que cela serait une très bonne solution, parce que cela permettrait aux équipes de travailler dans la sérénité, de ne plus être sous la pression de l'argent que l'on cherche, des communications qu'on doit faire", a-t-il ajouté.
"On travaille sur une solution de ce type mais c'est largement prématuré pour en parler", a-t-il reconnu.
Pierre Bastid a par ailleurs jugé que les difficultés de Carmat à lever de l'argent peuvent s'expliquer dans sa communication financière et ses prévisions.
"Par enthousiasme, peut-être par naïveté, on a annoncé des choses qu'on n'a pas toujours tenues. Nous avons un 'track record' (un bilan, NDLR) qui n'est pas très bon en termes de prévisions. C'est une des choses à laquelle je vais m'attacher : donner des informations fiables et des prévisions qui seront tenues", a affirmé le dirigeant.
Début septembre, Carmat avait abaissé sa prévision de revenus pour l'exercice 2024, la ramenant à une fourchette de 8 millions à 12 millions d'euros, contre 14 millions d'euros précédemment.
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