PARIS (Reuters) - Bureau Veritas, le numéro deux mondial des services d'évaluation, de conformité et de certification, ne perçoit pour l'heure aucun ralentissement de son activité et confirme ses objectifs pour 2011.
Dans un entretien à Reuters, le président du directoire, Frank Piedelièvre, estime avoir "fait un très bon premier semestre et un très très bon deuxième trimestre"
Après une hausse de 28% de son résultat opérationnel ajusté au premier semestre, sur un chiffre d'affaires en progrès de 24% (+12,9% organique), le groupe a confirmé jeudi qu'il dépasserait ses objectifs initiaux pour 2008.
"Quand on regarde les prises de commandes et l'activité des deux derniers mois, elles restent sur la tendance du premier semestre", souligne Frank Piedelièvre. "La situation n'a pas ralenti à l'instant où je vous parle."
"Nous verrons le dernier trimestre de l'année, c'est lui qui indiquera si nous sommes éventuellement plus sensibles à ce moment là à la conjoncture", explique-t-il.
EN AVANCE SUR LES OBJECTIFS 2011
La croissance future continuera à être tirée par ses divisions marine, industrie et biens de consommation. L'année prochaine s'annonce également comme une "année forte de certification".
Dans la construction, Frank Piedelièvre prévoit un ralentissement de sa croissance en France mais pas de baisse, et une stabilisation aux Etats-Unis au deuxième semestre.
Grâce à son portefeuille diversifié qui joue un rôle "d'amortisseur" de cycle, Bureau Veritas est une "valeur de croissance défensive" avec "50% à 60% d'activité récurrente", fait-il valoir.
A plus long terme, il confirme les objectifs fixés pour 2011 qui sont : un doublement des revenus par rapport à 2006 avec une croissance organique moyenne de 8% et une hausse de 15% à 20% du bénéfice net annuel et une amélioration de 150 points de base de la marge sur la période.
"Nous sommes certainement un petit peu en avance sur le plan de marche", déclare-t-il. Mais il se refuse par prudence à revoir ces objectifs à la hausse. "Ils sont réalistes", affirme-t-il.
En matière de croissance externe, le groupe a réalisé au premier semestre 323 millions d'euros d'acquisitions, soit beaucoup plus que son objectif annuel de 100 millions d'euros.
Malgré cela, "nous continuons de regarder les opportunités et on ne s'interdit pas de les saisir".
"Nous n'avons pas la taille critique aux Etats-Unis, nous ne l'avons pas en Allemagne, au Japon, en Italie (...) La liste est longue", explique-t-il. "Sur le contrôle des produits pétroliers ou le contrôle de produit agricoles, nous sommes pratiquement inexistants. C'est un marché potentiel pour demain."
PAS DE DÉSENGAGEMENT DE WENDEL À COURT TERME
Bureau Veritas est actuellement le numéro deux de son secteur derrière le suisse SGS avec une part de marché mondial de seulement 5%.
Le groupe pourra mobiliser 200 millions d'euros fin 2008, début 2009 pour sa stratégie de croissance externe "sans détériorer son endettement, uniquement par le jeu de la production de cash flow de la société".
La dette totalise 1,020 milliard d'euros fin juin et représentera "environ deux fois l'ebidta à la fin de l'année, cela reste raisonnable". Ce ratio constitue un bon objectif pour "ces prochaines années", dit-il.
Bureau Veritas examine en permanence une vingtaine de projets dont les plus gros se montent à 40 millions d'euros mais il exclut des opérations majeures. Frank Piedelièvre ne croit en particulier à la pertinence d'un rapprochement avec ses principaux concurrents SGS ou Intertek.
"Je ne pense pas que cela ait beaucoup de sens à l'heure actuelle, car dans un marché en croissance (...) la fusion pose plus de problèmes qu'elle n'en résout. Les fusions entre très grandes sociétés, nous les jugeons peu probables et même très improbables."
Il ne prévoit pas, non plus, de désengagement à court terme de son actionnaire principal, Wendel, qui possède 63% du capital depuis l'introduction en Bourse d'octobre 2007.
"On ne s'attend pas à un désengagement (...). Nous avons avec Wendel encore quelques années à vivre ensemble puisque Wendel est satisfait de cet investissement", dit-il.
Nathalie Meistermann, édité par Jacques Poznanski
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