(CercleFinance.com) - Bourbon a publié ce matin un chiffre d'affaires de 1er semestre en hausse de 11,2%. Laurent Renard, DG délégué finance et administration, revient pour Cercle Finance sur les armes de son groupe pour résister à la crise, ainsi que sur son programme d'investissements.
Cercle Finance: Quel point sur vos métiers offshore et vrac?
Laurent Renard: Les deux activités ne sont pas du même poids chez Bourbon. En termes de capitaux engagés, l'offshore représente 85% des capitaux engagés et le reste pour le vrac. Dans l'offshore, nous sommes progression très forte sur le semestre, cela résulte de notre stratégie d'investissement lancée en 2007 à l'horizon 2012, notamment dans des bateaux de remplacement. Nous avons donc pris livraison de 38 nouveaux navires ce semestre, et ce dans un contexte de marché un peu perturbé par la crise avec des pétroliers qui contrôlent leur budget d'investissement et qui tendent à retarder les contractualisations au profit de marchés 'spot' à plus court terme. Néanmoins, nos bateaux ont un taux d'activité très élevé car ils sont neufs et innovants et permettent aux clients de réaliser des économies de coûts.
CF: D'où vient le repli du chiffre d'affaires dans le vrac?
LR: Le vrac subit le plein impact de la crise au plan international, d'abord du côté de la demande avec l'effondrement du transport international mais aussi, dans le secteur, une tendance aggravée par les surcapacités. Il y a eu une arrivée importante de nouveaux bateaux à la même période et les tarifs de fret se sont repliés. En 2008, en moyenne, l'indice Baltic Supramax Index était de 41.550 dollars/jour, puis il a connu un plus bas à 4 500 en décembre et aujourd'hui, il évolue autour des 19 000$/j. Une très belle reprise sur le premier semestre qui nous amène aux moyennes décennales, plutôt qu'au pic extraordinaire de 2007-2008. On est raisonnablement confiant sur le deuxième semestre, on devrait avoir le taux de référence de BSI que l'on connaît actuellement. Pour 2010, on est très prudent car plusieurs paramètres fluctuent: la demande liée à la reprise et la rapidité à laquelle les anciens vracquiers sont détruits et celle à laquelle les nouveaux bateaux en commande arrivent.
CF: Où voyez-vous des surcapacités et quels investissements prévoyez vous?
LR: Dans le vrac, l'Atlantique est plus soutenu que l'Asie. Notre politique de contractualisation, à long terme permet un effet d'étalement dans la durée, et cela nous protège de l'impact immédiat des coûts spot. Ainsi l'indice BSI a chuté de 75% au premier semestre 2009 et notre chiffre d'affaires de seulement 55%.
Dans l'offshore, notre programme d'investissement est très important, nos nouveaux navires sont très bien reçus par les clients. Nous sommes confiants sur nos objectifs, à savoir une hausse de notre chiffre d'affaires de 21% par an de 2008 à 2012. Nous allons continuer de prendre régulièrement livraison de nouveaux bateaux, ces 12 derniers mois, 65 nouveaux navires sont arrivés. Cela nous amène de la croissance. Notre programme d'investissement porte sur 2,1 Milliards dont 1,7 milliard dans l'offshore.
CF: L'effet devises va-t-il jouer favorablement à l'avenir pour Bourbon?
L'offshore a des revenus essentiellement en dollars et des coûts partiellement en dollars, on a donc mis en place des couvertures via des ventes de dollars à terme qui représentent une grande partie de notre exposition dollars sur le marché de l'offshore pour 2009, la protection au premier semestre sera semblable au deuxième semestre grâce à nos politiques de couverture à terme. Dans le vrac, l'ensemble des revenus sont en dollars et les coûts sont majoritairement en dollars donc notre exposition est marginale et nous ne couvrons pas l'exposition sur la marge résiduelle.
CF: Comment financer vos investissements?
LR: D'ici 2012, nous allons financer nos investissements importants essentiellement par la génération de cash flow opérationnel et par la vente d'actifs non stratégiques. Nous n'avons aucun problème de financement à court terme car nous avons mis en place au cours du 2ème trimestre un club deal de 318 millions d'euros qui nous met 'à l'abri du besoin'. L'essentiel des cessions a déjà été réalisé avant la crise avec la cession du remorquage portuaire en 2007, la cession de Rigdon Marine. La valorisation en instantané des activités restantes comme la canne à sucre n'est pas aisée mais on n'est pas pressé, le recentrage est prévu à un horizon 2012.
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