(BFM Bourse) - Etrangement, BioMérieux chute de 4% à 67.6 euros, en tête du palmarès des plus fortes baisses du SRD, sans raison apparente. Le spécialiste du diagnostic in vitro vient en effet de publier des résultats semestriels conformes, voire supérieurs aux attentes des analystes.

Déjà connu, le chiffre d'affaires du 1er semestre 2008 s'est élevé à 528.2 millions d'euros, en progression, à devises et périmètres constants, de 7.6% par rapport à celui du 1er semestre 2007. La croissance s'est accélérée au 2ème trimestre 2008, marqué par une hausse de 9.1% des ventes, toujours à devises et périmètres constants.

La bonne orientation de l'activité et l'augmentation de la part des ventes de réactifs (nécessaires à la réalisation des tests biologiques) dans le chiffre d'affaires (84.8% contre 83.7% au 30 juin 2007) ont permis à la marge brute de progresser de près de 5% à 286 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant a atteint 84 millions d'euros, en progression de 7.6%, soit une marge opérationnelle courante de 15.9%.

Le résultat opérationnel s'est inscrit en croissance de 8.2% à 84.7 millions d'euros ; il a notamment bénéficié d'une reprise de la provision constituée sur le litige D.B.V. à hauteur de 3 millions d'euros. Enfin, le résultat net a affiché une progression de 5.8% à 56.5 millions d'euros.

Les prévisions des analystes pour le résultat opérationnel courant sont dépassées. CM-CIC Securities attendait 77.5 millions d'euros tandis qu'Oddo visait 83 millions d'euros. Ce dernier juge impressionnante la progression de 130 points de base de la marge brute. Le broker souligne que « les nouvelles plateformes lancées sur 2006-2007 et le lancement continu de tests à valeur ajoutée médicale entretiennent la croissance et la part de produits à meilleure marge ».

Reste que les investisseurs, qui ont su apprécier les solides qualités défensives de la valeur pendant la tempête boursière, s'en détournent aujourd'hui alors que les actions précédemment massacrées font l'objet de repositionnements massifs. « bioMérieux pâtit aujourd'hui d'arbitrages, le marché privilégiant les titres offrant un gros effet de levier et susceptibles de franchement rebondir », explique Romain Hayat, de la société de gestion Meeschaert. « bioMérieux a très bien résisté ces derniers mois », poursuit le gérant. « Le titre est donc plutôt bien valorisé au regard d'une croissance de l'activité que certains investisseurs peuvent juger modeste. Mais c'est une bonne occasion de se renforcer à moindre coût dans une optique de moyen terme ».