par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - La croissance organique des ventes de BioMérieux aux Etats-Unis devrait reprendre un rythme de croisière de 8% à 10% après la réorganisation de ses forces de ventes dans ce pays, selon le directeur général du spécialiste du diagnostic in vitro.
"Le plan de marche a été mis en place pour un redémarrage de la croissance en monnaie locale aux Etats-Unis au second semestre avec une continuité sur le premier semestre de l'année prochaine. Donc pour moi, d'ici à 12 mois, nous devrions repartir dans un régime de croisière pour les années à venir", a déclaré mercredi Stéphane Bancel, dans une interview téléphonique accordée à Reuters.
Il a précisé que ce "rythme de croisière" n'était "pas loin de 8% à 10%".
Le groupe, qui a engagé une réorganisation complète de ses forces de ventes aux Etats-Unis, a vu ses ventes nord-américaines diminuer de 0,3% à devises et périmètre constants au deuxième trimestre 2008. Au premier semestre, leur croissance organique n'a été que de 1,6%.
"Je suis optimiste sur la reprise aux Etats-Unis. L'an dernier nous avons fait 10% de croissance organique et ce n'est pas un rêve de refaire des croissances de 8% ou 10%. Il fallait se doter d'une force commerciale qui permette de tenir ce type de croissance pour préparer les cinq prochaines années", a ajouté le directeur général.
S'agissant de la stratégie d'acquisitions, Stéphane Bancel a rappelé que BioMérieux visait des sociétés qui complèteraient ses compétences technologiques dans ses coeurs de métiers.
"Je suis beaucoup plus intéressé par une petite société comme AB Biodisk (acquise en juin 2008) qui a un produit très innovant, qui crée beaucoup de valeur pour les clients et qui est très complémentaire de notre offre actuelle plutôt que par une grosse société qui a un réseau commercial dont je n'ai pas vraiment besoin", a-t-il ajouté.
Prié de dévoiler le montant que le groupe pourrait consacrer à une telle acquisition il a répondu :
"Nous avons un endettement de 62 millions pour environ 400 millions de fonds propres (...) Nous avons toujours dit que nous étions prêts à monter jusqu'a deux fois les fonds propres, donc jusqu'à un milliard d'euros".
PAS DE PROBLÈME POUR LEVER DES FONDS
Stéphane Bancel a observé que BioMérieux, adossé à la famille Mérieux, "n'a jamais eu de problème pour lever des fonds".
Il a également noté que son groupe avait une ligne de crédit déjà négociée avec des banques d'un montant de 230 millions d'euros, dont il n'avait utilisé aujourd'hui que 62 millions d'euros.
"S'il fallait lever 100 à 150 millions d'euros la semaine prochaine pour une acquisition intéressante, nous avons la ligne disponible", a-t-il poursuivi.
Il a précisé que BioMérieux était principalement intéressé par les Etats-Unis et l'Asie et par le secteur de la microbiologie, où il vise 40% de part de marché au niveau mondial.
Malgré une baisse des ventes d'instruments destinés aux tests aux Etats-Unis, la croissance du chiffre d'affaires de BioMérieux s'est accélérée au deuxième trimestre 2008 grâce à des accords de partenariats.
Sur cette période, il a ainsi accru son chiffre d'affaires de 9,1%, à devises et périmètre constants (contre 6,2% au premier trimestre) à 270,8 millions d'euros. Il totalise 528,2 millions d'euros au premier semestre (+1,9% à données publiées et +7,6% en organique).
Compte tenu de l'acquisition du suédois Ab Biodisk, le groupe vise pour l'exercice 2008 une croissance organique comprise entre 7,4% et 9% ainsi qu'une marge opérationnelle courante proche de 15,7%.
En Bourse, l'action a réagi à la hausse s'adjugeant 3,9% à 72,75 euros vers 14h45, surperformant le CAC 40 (+1,6%) et l'indice sectoriel européen (-0,6%).
Noëlle Mennella, édité par Pascale Denis
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