par Noëlle Mennella et Caroline Jacobs

PARIS (Reuters) - BioMérieux peut sortir plus fort de la crise financière grâce à une stratégie visant le long terme et au soutien de la famille Mérieux, déclare Stéphane Bancel, directeur général du groupe, dans une interview téléphonique accordée à Reuters.

"En période de crise, si on continue à avoir une vision long terme - ce qui est le cas de BioMérieux car nous sommes adossés à la famille Mérieux (actionnaire à 60%) - on peut sortir de la crise plus fort que les sociétés qui focalisent uniquement sur les réductions de coûts et le sauvetage du profit du prochain trimestre", a-t-il dit.

Cette analyse s'applique a fortiori aux acquisitions stratégiques potentielles, qui "coûteraient moins chères qu'il y a six ou 12 mois", a poursuivi le directeur général.

Le spécialiste du diagnostic in vitro, qui a réalisé cinq acquisitions dans le monde ces 24 derniers mois, mène actuellement "des négociations exclusives" en vue d'acquisitions de petite et moyenne tailles dans la microbiologie, la biologie moléculaire ou le secteur industriel.

Stéphane Bancel souligne que le groupe dispose des "structures de financement adéquates".

POURSUITE D'OUVERTURES DE FILIALES

Par ailleurs, BioMérieux reste "ouvert à de grosses opérations" c'est-à-dire celles pesant 200 à 400 millions d'euros de chiffre d'affaires, poursuit le directeur général en observant qu'aucune grosse acquisition n'est nécessaire pour réaliser le plan 2012.

Celui-ci vise une croissance de 7 à 9% des ventes à données constantes sur 2007-2012. Il prévoit également un recentrage de l'activité sur les maladies infectieuses (sepsis, infections nosocomiales, tuberculose, VIH/hépatites) et les tests.

De même, Stéphane Bancel ajoute que le groupe compte poursuivre en 2009 la politique d'ouverture de nouvelles filiales, conformément à ce plan qui en prévoit une à deux par an.

Ainsi, en 2007, BioMérieux s'est installé en Afrique du Sud et en Algérie puis en 2008 à Singapour et à Dubaï.

"On veut continuer sur ce rythme de croisière", a précisé Stéphane Bancel.

Il s'est dit également confiant concernant l'activité aux Etats-Unis, où le groupe a engagé une réorganisation complète de ses forces de vente afin d'y gagner des parts de marché.

"Le mois de septembre a été particulièrement bon aux Etats-Unis, après des mois de juillet et d'août pas très excitants, et l'on voit sur octobre un niveau de vente d'instruments (pour les tests) aussi bon que celui de septembre", confie-t-il.

Il s'est refusé pour autant à dévoiler ses prévisions pour le quatrième trimestre de l'exercice en cours, observant cependant que celui de 2007 avait été "anormalement bon avec une croissance de 15% en dollar" et qu'il s'agit là "d'une base de comparaison assez rude".

OBJECTIFS 2008 CONFIRMÉS

Au troisième trimestre, les ventes réalisées en dollars aux Etats-Unis ont crû de 8% par rapport au deuxième trimestre, traduction, selon Stéphane Bancel, des premiers effets de la réorganisation dont il attend un impact plus conséquent au premier semestre 2009.

Stéphane Bancel n'a pas voulu aller plus loin dans ses prévisions pour 2009. Il a cependant confirmé le plan 2012 qui visait aux Etats-Unis une croissance des ventes un peu plus forte que les 7 à 9% en ligne de mire au niveau mondial.

BioMérieux a confirmé mardi ses objectifs pour la totalité de l'exercice 2008 à l'issue d'un troisième trimestre proche des attentes, marqué par un redressement de l'activité aux Etats-Unis.

Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires s'est élevé à 271,1 millions d'euros, en progression de 6,9% à devises et périmètre constants, par rapport à celui du troisième trimestre 2007. A données publiées, la hausse est de 4,3%.

Pour 2008, le groupe vise une marge opérationnelle courante proche de celle de 2007 (15,7%) et une croissance organique de son activité comprise entre 7,4% et 9%.

En Bourse, l'action BioMérieux a réagi en hausse à cette publication. Vers 15h15, elle progressait de 9,57% à 57,00 euros correspondant à une capitalisation boursière d'un peu plus de deux milliards d'euros. Elle affiche une baisse de 27,6% depuis le début de l'année.

Edité par Jean-Michel Bélot

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