par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Le comité d'audit d'Areva a rejeté une première version du budget 2011 du spécialiste du nucléaire et demandé une nouvelle mouture intégrant davantage d'économies, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.
Le directoire du groupe public devrait présenter en janvier une nouvelle version de son budget, ont précisé ces sources.
"Le budget n'a pas été voté comme c'est habituellement le cas au mois de décembre", a déclaré à Reuters l'une des sources. "C'est différé d'un mois, au mois de janvier."
"Le nouveau budget laisse présager une revue à la baisse des investissements. Dans le fonctionnement, je ne pense pas", a ajouté cette même source.
Areva n'a pas souhaité commenter ces informations.
Le rejet de la première version du budget d'Areva intervient alors que le groupe est en passe de boucler une augmentation de capital de 900 millions d'euros à laquelle l'Etat participe à hauteur de 300 millions.
Selon les sources interrogées par Reuters, les besoins d'économies d'Areva seraient notamment liés à la taille de l'opération, plus de trois fois moins élevée que le maximum envisagé au départ.
La moins-value que devrait enregistrer le groupe avec la vente au Fonds stratégique d'investissement des 10,9% qu'il détient dans STMicroelectronics - à un prix de 7,00 euros par action, soit un montant total de 695 millions d'euros - serait elle aussi en cause.
SPÉCULATIONS AUTOUR DE LAUVERGEON
"ST Microelectronics et ses salariés sont bradés au FSI. Cela va se traduire par une moins-value d'environ 100 millions d'euros pour Areva et ses salariés", a estimé dans un communiqué le comité de groupe européen (CGE) d'Areva, qui critique la gestion de l'Etat actionnaire.
L'Etat contrôle près de 90% du capital du groupe nucléaire.
Le comité d'audit est coprésidé par René Ricol, nommé fin avril par Nicolas Sarkozy pour examiner les comptes de la société.
Par ailleurs, le rejet mercredi dernier par la commission de déontologie de la candidature d'Alexandre de Juniac (directeur de cabinet de la ministre de l'Economie) à la présidence du directoire du groupe, a relancé les spéculations sur la succession d'Anne Lauvergeon dont le mandat à la tête d'Areva arrive à échéance fin juin 2011.
Des rumeurs d'éviction de cette ancienne conseillère de François Mitterrand ont régulièrement circulé depuis près d'un an, sur fond de conflits récurrents avec Henri Proglio, le PDG d'EDF.
Le directeur financier d'Areva a fait savoir le 13 décembre que les dépenses d'investissement de la société pour 2011 et 2012 ne devraient pas dépasser, en moyenne, deux milliards d'euros par an.
Edité par Pascale Denis
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