PARIS (Reuters) - L'objectif de boucler le projet d'augmentation de capital d'Areva d'ici à la fin de l'année reste valable et l'opération se déroulera probablement en deux temps, a déclaré mardi Alexandre de Juniac, directeur de cabinet de la ministre de l'Economie.
Contrôlé à près de 90% par l'Etat français, Areva doit procéder à une augmentation de capital de 15%, estimée entre 1,5 milliard et 3 milliards d'euros, pour financer ses investissements. Cette levée de fonds, décidée en juin 2009, est censée avoir lieu avant la fin de l'année.
"On est en négociation avec des investisseurs", a déclaré Alexandre de Juniac à Reuters, en marge d'un congrès sur la finance et la gestion.
"On se tient au timing prévu par le conseil de politique nucléaire, qui est d'essayer d'avoir bouclé cela avant la fin de l'année."
"Après, il faut être deux, si (les investisseurs) ne veulent pas venir, on ne peut pas les forcer", a ajouté le directeur de cabinet de Christine Lagarde.
Prié de dire si l'opération pourrait se dérouler en deux temps, avec d'abord une ouverture aux fonds souverains du Qatar et du Koweït puis aux industriels, il a répondu : "C'est probable oui; il y a une telle dissension entre les industriels pour savoir qui doit y aller, pourquoi, comment; c'est probable."
"Cette hypothèse (en deux temps) n'exclut pas d'autres scénarios possibles", a ensuite précisé Alexandre de Juniac.
La candidature du groupe japonais Mitsubishi Heavy industries, qui est pressenti pour participer à l'opération aux côtés des fonds, a suscité des critiques de la part d'EDF et d'Alstom.
Selon des sources industrielles, EDF redoute une forme d'entente entre Areva et MHI alors qu'il fait appel à ces deux fournisseurs exclusivement pour certains composants nucléaires.
Du côté d'Alstom, le PDG Patrick Kron a récemment qualifié de "mauvaise idée" l'éventualité de faire entrer MHI, son concurrent dans les turbines pour centrales, au capital d'Areva.
Un conseil de surveillance d'Areva censé se réunir ce mardi pour approuver le lancement de la levée de fonds a de nouveau été reporté, pour la deuxième fois en deux semaines.
Les Echos écrivaient lundi que ce report était en partie dû aux conditions posées par le fonds souverain du Qatar, qui subordonnerait sa participation à la levée de fonds à la possibilité d'investir dans les activités minières d'Areva.
En confirmant le principe de l'augmentation de capital, fin juillet, l'Elysée a également fait savoir que "des partenariats industriels pour l'activité minière d'Areva pouvant comporter une dimension capitalistique" seraient examinés.
EDF a en outre indiqué vendredi qu'il ne menait actuellement aucune discussion au sujet d'une éventuelle participation à la levée de fonds d'Areva et que son éventuelle montée au capital du fabricant de réacteurs nucléaires dépendrait des résultats de leur discussions industrielles.
Jean-Baptiste Vey, avec Benjamin Mallet et Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez
Copyright © 2010 Thomson Reuters
Recevez toutes les infos sur Areva Ci en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email