PARIS (Reuters) - L'augmentation de capital d'Areva permettra de faire entrer des partenaires stratégiques dans le spécialiste français du nucléaire et d'approfondir les alliances industrielles existantes du groupe, a déclaré Anne Lauvergeon sur RTL.

"La décision a été prise de faire entrer des partenaires stratégiques, privés, qui vont nous permettre d'aller plus vite plus loin", a expliqué la présidence du directoire d'Areva.

"Notre idée, c'est effectivement de pouvoir approfondir des alliances industrielles stratégiques que nous avons avec un certain nombre de groupes à travers le monde. Vous avez cité Mitsubishi, Mitsubishi fait partie de ces groupes effectivement", a-t-elle ajouté.

Areva a annoncé mardi son intention d'augmenter son capital à hauteur de 15% et de céder sa division Transmission & Distribution, des projets que le groupe compte boucler d'ici la fin de l'année dans le cadre du financement de son développement futur.

Anne Lauvergeon a ajouté qu'Areva allait investir dans les trois prochaines années dix milliards d'euros pour l'avenir.

NOMBREUSES MARQUES D'INTÉRÊT POUR T&D

Le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) - qui a déjà noué un partenariat avec Areva pour commercialiser des réacteurs nucléaires de taille moyenne - a fait savoir vendredi dernier qu'il n'avait pas reçu d'offre de la France concernant Areva mais qu'il examinerait la question s'il était sollicité.

"Nous avons aussi d'autres types de partenaires qui peuvent dans un certain nombre de pays nous permettre de nous ancrer plus profondément", a poursuivi Anne Lauvergeon.

Parmi les autres candidats généralement cités, des fonds des pays du Golfe - Abou Dhabi, le Qatar et le Koweït - pourraient eux aussi s'intéresser à l'augmentation de capital du groupe.

Au sujet de T&D, Anne Lauvergeon a souligné que la vente ne se ferait pas dans n'importe quelles conditions.

"Nous allons voir si le marché est là, ou non, pour vendre cette activité. On ne le fera pas n'importe comment", a-t-elle dit.

"On va le faire d'une part avec un prix minimum, en dessous duquel cela n'aurait aucun sens ", a-t-elle ajouté, sans préciser ce prix. "Deuxième élément, on va faire très attention au projet industriel des acquéreurs potentiels et au projet social."

"On va voir si effectivement il y a des acquéreurs, on a eu déjà de nombreuses marques d'intérêt, mais est-ce qu'ils y mettront le prix et les conditions industrielles et sociales ?"

Anne Lauvergeon a rejeté par ailleurs l'idée que l'augmentation de capital d'Areva marque le début de la privatisation du groupe puisque même après l'opération, l'État restera à hauteur de 75% dans le capital.

En ce qui concerne la participation de 26% d'Areva dans le groupe minier Eramet, elle a déclaré: "Nous envisageons effectivement de céder cette participation, aucune décision à ce stade n'a été prise, si elle était vendue ce serait pour rester dans le secteur public, c'est une entreprise très stratégique".

Gilles Guillaume, édité par Cyril Altmeyer

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