par Philip Blenkinsop
BRUXELLES (Reuters) - ArcelorMittal dit s'attendre à une baisse marquée de ses résultats au troisième trimestre, sous le coup d'un ralentissement de la croissance économique en Chine, d'une baisse saisonnière de l'activité et d'une hausse des cours des matières premières.
Le groupe, dont la production est deux fois supérieure à celle de ses plus proches concurrents, a également dit qu'il envisageait une scission de sa division d'acier inoxydable, qui emploie environ 4% de ses effectifs.
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) du troisième trimestre devrait retomber entre 2,1 et 2,5 milliards de dollars, alors que les analystes attendaient 2,6 milliards.
L'Ebitda est ressorti à 3,0 milliards de dollars au deuxième trimestre.
Vers 9h50 GMT, l'action ArcelorMittal cédait 1,7% à 24,30 euros, accusant ainsi l'une des plus fortes baisses du CAC 40, lui-même en hausse de 0,5%.
"Même si le troisième trimestre va être affecté par une combinaison de facteurs saisonniers et par les effets du ralentissement économique en Chine, la demande sous-jacente continue de s'améliorer", a déclaré Lakshmi Mittal, directeur général du groupe, cité dans un communiqué.
"Le défi de la deuxième moitié de l'année sera de répercuter le renchérissement des coûts sur les prix facturés aux clients, a-t-il ajouté.
INQUIÉTUDES
Pour l'analyste Ingo-Martin Schachel, chez Commerzbank à Francfort, l'avenir du secteur de l'acier reste incertain.
"Les inquiétudes sont toujours là, mais il est toujours difficile de faire des prédictions sur plus de trois mois. Le déstockage ralentit, donc cela pourrait être temporaire."
Le concurrent d'ArcelorMittal, Nippon Steel, quatrième producteur mondial d'acier, a annoncé mercredi une amélioration de ses résultats pour le cinquième trimestre consécutif mais a fait état de prévisions inférieures à celles du marché compte tenu du ralentissement de la croissance chinoise.
Les hauts fourneaux d'ArcelorMittal ont fonctionné à hauteur de 78% de leurs capacités au deuxième trimestre, ce qui représente une hausse de six points par rapport au premier. Le groupe a toutefois prévenu que ce taux d'utilisation retomberait à 70% au troisième trimestre.
Le secteur sidérurgique mondial, qui pèse quelque 500 milliards de dollars, est considéré comme un bon baromètre de l'économie en ce sens qu'il sert les deux piliers que sont la construction et l'automobile.
La demande en provenance du secteur automobile commence à diminuer avec la fin des programmes de "prime à la casse" mis en place dans de nombreux pays.
Le secteur de la construction connaît également un passage à vide, comme en témoigne le plus bas de 15 mois touché par la confiance des promoteurs aux Etats-Unis en juillet.
De manière générale, les clients des sidérurgistes marquent une pause dans le phénomène de reconstitution des stocks qui avait été un des moteurs de l'activité au cours de la première partie de l'année.
Depuis le début de l'année, le titre ArcelorMittal accuse une baisse de 23% tandis que l'indice regroupant les valeurs européennes du secteur des ressources de base est inchangé sur cette même période.
Benoit Van Overstraeten et Catherine Monin pour le service français, édité par Dominique Rodriguez
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