(BFM Bourse) - Le groupe sidérurgique a annoncé durant le week-end qu'un accident était survenu dans cette mine de charbon causant le décès de plusieurs employés. Le groupe discute avec le gouvernement kazakh en vue de la nationalisation du producteur d'acier et de charbon ArcelorMittal Termitau.

Un drame est survenu samedi dans une mine de charbon exploitée par ArcelorMittal à Kostenco, au Kazakhstan. Le groupe sidérurgique l'a confirmé dans un communiqué publié le jour même.

Selon l'AFP, cet accident a pris la forme d'un coup de grisou dans cette mine gérée par la filiale locale d'ArcelorMittal, ArcelorMittal Temirtau. D'après l'agence de presse, 45 mineurs sont décédés au cours de cet accident.

ArcelorMittal a également annoncé samedi qu'il discutait avec le gouvernement kazakh pour lui transférer la propriété d'ArcelorMittal Temirtau, ce qui aboutirait donc à une nationalisation.

"Ce projet sur lequel travaillaient les deux parties depuis plusieurs mois a abouti samedi à un projet d’accord sans lien d’après notre compréhension avec la catastrophe de Kostenko", explique dans une note Oddo BHF.

Le président du Kazkakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a en tout cas déclaré samedi qu'il souhaitait mettre fin "au plus vite" à la "coopération" avec le groupe sidérurgique.

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Un accident qui nuit à la réputation

Selon Oddo BHF, ArcelorTemirtau exploite huit mines de charbon, quatre mines de fer et possède un site de production d'acier d'une capacité de 5 millions de tonnes, représentant environ 6% de la production totale d'acier de l'entreprise.

A la Bourse d'Amsterdam, ArcelorMittal, qui est aussi coté à Paris et fait d'ailleurs partie du CAC 40, accuse une baisse de 4,94% ce lundi vers 12h10, soit la plus forte baisse de l'indice parisien.

Selon Oddo BHF, la sortie du Kazakhstan d'ArcelorMittal est "en théorie gérable" mais s'accompagne de certaines incertitudes qui prévalent.

Le bureau d'études estime que les activités du groupe dans le pays affichaient sans doute "une rentabilité limitée" en raison de la guerre en Ukraine mais aussi "probablement de perturbations dues aux nombreux accidents". La cession aurait donc un impact limité en termes de perte sur résultats de l'entreprise à proprement parler.

Mais l'opération pourrait s'accompagner "d’impacts financiers comme l’apport d’une soulte (complément de prix, NDLR) en cash ou la prise en charge de certains passifs notamment environnementaux mais faute, à ce stade, de communication du groupe, il est difficile de les évaluer", ajoute Oddo BHF.

Le bureau retient un coût approximatif de 500 millions d'euros. "Au-delà, la situation actuelle nuit fortement à la réputation du groupe. Même si les défaillances révélées dans la sécurité semblent circonscrites au Kazakhstan, elles ne l’aident pas dans ses projets. On pense notamment au rachat éventuel de US Steel auquel le groupe serait candidat selon la presse", ajoute Oddo BHF.

Résultats le 8 novembre

ArcelorMittal pourrait donner davantage d'indications au marché sur l'impact de sa sortie du Kazakhstan ou sur les rumeurs de rachat de United Steel Corp (qui n'ont pas fait l'objet de commentaires de la part de la société) lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre, le 8 novembre.

La banque UBS s'attend à ce que la société publie une baisse de 31% de son résultat brut d'exploitation (Ebitda) à 1,8 milliard de dollars, en raison de la chute des prix de l'acier.

"Nous considérons ArcelorMittal comme bon marché par rapport à son historique et à ses principaux concurrents. Toutefois, le niveau élevé des exportations chinoises et la faiblesse de la demande ne laissent pas présager une reprise imminente du cours", jugeait la banque suisse début octobre.

Cette dernière voyait des épées de Damoclès sur le titre, notamment de potentiels opérations de croissance externe qui seraient mal accueillies par le marché ainsi que…. Des risques liés au Kazakhstan.