(BFM Bourse) - La banque régionale américaine est dans le viseur des marchés. Le titre PacWest s'est écroulé de plus de 50% dans les échanges après-Bourse mercredi soir à Wall Street.
Wall Street est à la recherche du prochain maillon faible dans le secteur bancaire. Et il aurait trouvé en PacWest la nouvelle source d'angoisse d'un marché encore fortement inquiet sur la solidité des banques de taille intermédiaire.
La reprise de la majorité des actifs de First Republic Bank par JP Morgan n'a pas apaisé les craintes loin de là, en témoigne le plongeon de la banque américaine dans les échanges après-Bourse. PacWest a en effet lâché plus de 50% mercredi soir au lendemain d'un lourd repli de 28%. Cette fois-ci c'est un article de Bloomberg qui a mis le feu aux poudres, selon lequel la banque régionale envisageait plusieurs options stratégiques, y compris une vente.
PacWest a réagi aux informations dévoilées par l'agence de presse et a indiqué qu'il était bien en pourparlers avec de potentiels investisseurs "Récemment, la société a été approchée par plusieurs partenaires et investisseurs potentiels - des discussions sont en cours", a déclaré PacWest dans son communiqué. "La société continuera d'évaluer toutes les options pour maximiser la valeur actionnariale", a ajouté la banque.
La crise bancaire "est loin d'être terminée"
PacWest a profité de cette mise au point pour tenter de rassurer le marché sur sa situation financière dans un marché en proie à de nombreux doutes sur son état de santé. "La banque n'a pas connu de flux de dépôts inhabituels après la vente de First Republic Bank et la publication d'autres informations" sur le secteur, a ajouté PacWest. "Notre trésorerie et nos liquidités disponibles restent solides et ont dépassé nos dépôts non assurés", promet la banque.
Mais pour certains observateurs du marché, cette tentative de PacWest d'apaiser les craintes sur sa situation n'est guère convaincante. Pour Tim Waterer, analyste en chef du marché chez KCM Trade, cité par Bloomberg, les déclarations de la banque régionale n'apportent "guère de confiance au marché". Et il ajoute: "malgré les efforts de Jerome Powell (le patron de la Fed, NDLR) pour calmer le marché, rien ne laisse penser que la crise bancaire est terminée."
"La confiance dans une institution financière se construit sur des décennies et se détruit en quelques jours", a déclaré Bill Ackman, président-directeur général de Pershing Square, sur Twitter. "Au fur et à mesure que chaque domino tombe, la banque suivante la plus faible commence à vaciller", a-t-il pronostiqué. La sortie du trader activiste n'augure donc rien de bon pour la suite alors que PacWest n'est pas la seule banque à être sous étroite surveillance.
Western Alliance Bancorp a perdu jusqu'à 38% dans les échanges après-Bourse. La banque a également déclaré mercredi qu'elle n'avait pas constaté de sorties de dépôts inhabituelles et a réaffirmé sa prévision d'une augmentation des dépôts d'un trimestre à l'autre.
Les autres banques régionales Comerica et Zions Bancorp ont de leur côté chuté de plus de 10% chacune, elles aussi malmenées par les importants retraits de dépôts après l'effondrement de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank en mars.